au plus près du cœur tremblé écrire contre – écrire contre la douleur du monde – contre-écrire – contre la montre de vieux édifices – arracher l’indifférence à son trop de violence – ferme les yeux et ne regarde pas trouve tes propres pas au haka de neuves foulées – prends le risque du cœur tremblé – écrire tout près contre la peau de chagrin du jour – alors qu’un chien aboie la nuit met son collier d’étoiles la vie la mort s’accordent à résonner au fond du corps à inverser les calcaires de la mer à vider les sondes amères de bouches têtues et mordues – au plus près du cœur tremblé ce qui entend est autre que soi –
dire un mot du dehors quand l’expérience du dedans est de descendre au fond du ciel – le temps n’est que la chimère d’un nourrisson aux pieds d’argile aux chaussons de pauvreté qui court sur la lande de molles pendules abandonnées – quand réaliseras-tu le petit missile que tu es exposé au défilé des mondanités balisées et fatiguées – ferme les yeux et ne regarde pas trouve tes propres pas au risque de te laisser trouver par autre que l’habitude de toi –
peut-être attends-tu que la clarté sereine s’ouvre les veines que sa lumière s’épande en quelques traces de porcelaine qui laisseraient voir le papier craquelé de mondes pas encore venus que déjà disparus – l’oiseau flotte un moment puis se jette au vent d’un capot de voiture et resurgit plus loin sain et sauf – contre il a volé et avec il est apparu – à l’inattendu du vent souple et délié passe une boule de feu chavirée de plumes et de chant – écoute la terre abîmée encore heureuse d’être là –
au plus près du dehors est le dedans – que faire dis-tu du bâton de sagesse qui bat la chamade au tambour de ton cœur ? demande-le en t’approchant à petits pas de la douceur née – contre la douleur du monde dire un mot du dedans volé aux accords du dehors – et prier l’ombre que la clarté sereine s’ouvre les veines où suivre le trajet de nouveaux cratères –
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