Pour celles et ceux qui n’ont pas d’accès facebook ou pour retrouver tous les petits conseils du jour, voici ceux qui ont été publiés au quotidien sur ma page facebook durant la semaine du 4 au 8 décembre. Retrouvez plus de conseils au quotidien.
Lundi 4 décembre
Qu’est-ce qui va se passer après? Comment savoir ce qui va se passer après? Qu’est-ce qui va arriver ensuite? Ces questions sont des mystères, des énigmes, des koans. Nous ne pouvons nous empêcher de nous les poser bien que nous ne puissions les résoudre avec des certitudes habituelles. Au contraire elles nous mettent face d’abord à nos croyances puis à notre inconnaissance. La nature même de la vie questionne nos croyances. La croyance en la stabilité permanente des choses, la croyance que les choses vont toujours rester comme elles sont, que ce soit au niveau personnel, politique et social. Or le Bouddha a enseigné que tout était toujours instable. Lorsque nous portons attention à la nature de la vie, nous commençons à questionner nos croyances. Nous réalisons que tout est constamment en flux. Comment se tenir dans le flux? Un autre koan. En acceptant notre inconnaissance, nous nous ouvrons à tous les possibles de la sagesse des “je ne sais pas”. Ce qui signifie je renonce à mes croyances car elles m’ont déjà joué des tours. Je me méfie de mes idées fixes,solidifiées, au sujet de moi, des autres et du monde. En même temps je reste ouvert et j’observe avec équanimité, sans prendre parti, acceptant sans références ni préférence ce qui arrive, de sorte à créer plus d’espace encore. Je délie la crispation, la contraction des croyances fondées sur les peurs de l’ego qui favorisent une chose plutôt qu’une autre. Je reste au coeur des possibles, des interconnections et je vis la douceur bienfaisante de l’espace. Que va-t-il advenir juste après? Comment savoir? il ne s’agit pas d’évincer nos idées mais plutôt de nous connecter à la réalité changeante, réseau de réseaux que l’on appelle la vie. Se tenir au milieu, dans l’observation équanime, sans rien exclure peut sembler impossible à pratiquer. Le “je ne sais pas” qui nous tient éveillé nous montre aussi ce que nous excluons, ce que nous choisissons d’exclure. Cela élargit notre champ de conscience et d’expérience. Que faire quand on ne sait pas ce qui arrivera après? Que faire quand les circonstances difficiles créent soudain de l’instabilité? Faire ce que nous avons à faire dans l’instant. Si nous faisons ce que nous avons à faire, le futur prendra soin de lui-même. Se tenir au milieu, rester spacieux et équanime et faire ce que nous avons à faire. Dans l’ouverture interconnectée des opportunités se manifesteront peut-être. N’en faisons pas à nouveau une croyance inhibante. L’art des koan est un art d’éveil. La vie nous pose régulièrement des problèmes à résoudre. Et tout ne se résout pas de la même manière. Observez les koans de votre vie. Ce sont les questions que vous n’avez pu élucider avec la logique linéaire habituelle de vos certitudes. Ce sont les énigmes du mental qui ouvrent aux vérités de la vie. Dans le bouddhisme zen, leur utilisation est fréquente. Ils sont destinés à pointer la nature de la réalité et de l’esprit au-delà des concepts et des réponses toutes faites. Par exemple, en voici quelques uns : quel est le bruit d’une seule main qui applaudit? Quel visage avions nous avant la naissance de nos parents? Lorsque le drapeau bouge au vent qu’est-ce qui bouge? Ces koans ne peuvent être résolus qu’à partir de notre acuité interne liée à l’expérience même de la nature de ce qui est. Toute autre réponse est imparfaite. Imaginez les réponses qui ne soient pas celles du mental habituel. Cela peut être un geste ou un silence ou un mot. A condition que cela ne soit pas à son tour fabriqué. Restons en juste à nous habituer à la forme des koans car ils sont très présents aussi dans notre vie quotidienne. La vie même nous en fait rencontrer. La question que nous avons tous posé un jour ou qui nous taraude au quotidien lors de situations inconfortables, celle par laquelle nous avons commencé en est un : Qu’est-ce qui va se passer après? Aujourd’hui posez-vous cette question en la laissant résonner dans votre expérience au-delà des mots et de la pensée réfléchie. Puis essayez de formuler votre réponse. Vous êtes-vous déjà posé cette question? Dans quel contexte? Qu’en avez-vous appris? Je vous invite aussi à trouver des koans et à les partager.
En voici quelques uns de mon cru:
Où va le soi quand il n’est pas là? Que devient la nuit à l’éclosion du jour? L’amour est-il la mort de l’ego? Pourquoi maintenant? Ni feu ni chartreuse, où est passé le dharma?
Bonne pratique des questions que la nature de la vie et de l’esprit éveillent en nous pour nous éveiller à leur véritable réalité.
Mardi 5 décembre
Il arrive que nous nous sentions déconnectés. Ce sentiment de déconnexion vient du fait de croire en une séparation radicale entre soi et le monde. La dualité existant en nous, nous pouvons aussi nous couper de nous-même. La déconnexion peut venir de la peur qui déclenche la fuite : fuir le monde, se fuir soi. Cette peur est une vulnérabilité exacerbée à la souffrance. Nous ne voulons rien ressentir de négatif ni souffrir. C’est aussi une peur de l’inconnu qui peut nous amener à nous cacher des autres, à éviter certaines situations. Nous percevons le monde comme hostile, dangereux, une menace permanente. Il s’agit de se protéger sans cesse. Ce qui peut accentuer la tendance à la paranoïa et au désespoir. Cette déconnexion peut nous amener à nous enfermer dans notre bulle, dans nos schémas, sans enrichissement possible de nous-même. Nous refusons de mettre nos croyances à l’épreuve du monde. Nous redoutons même cela. Lorsque nous nous coupons de nous-même, nous faisons tout pour ne pas nous rencontrer réellement, face à face. Nous fuyons, nous nous perdons dans le travail par exemple ou toutes sortes d’agitations prétextes. Nous nous jetons dans le monde pour échapper à qui nous sommes. Cette fuite en avant peut nous mener jusqu’à l’épuisement, l’effondrement. Tout plutôt que ressentir. Nous ne nous ménageons aucun temps avec nous-même. Il s’agit plutôt de constamment détourner notre attention de ce que nous pourrions et redoutons de ressentir. Cette déconnexion peut aller jusqu’au sentiment de fragmentation interne. Nous ne pouvons dire ce que nous ressentons. Notre ressenti est gelé. Ce que nous sommes n’a rien à voir avec notre comportement. Nous sommes dans notre tête et coupés de nos sentiments. Nous ne savons pas aménager le temps. Nous nous laissons facilement dépassés. La méditation qui pourrait nous faire le plus grand bien n’est décidément pas notre tasse de thé. Ce tête à tête nous angoisse, voire nous terrifie. Cette scission interne peut aller jusqu’à se couper de son coeur, perdre la connexion avec ses émotions, ses sentiments, jusqu’à sombrer dans le brouillard de la dépression. Comment sortir de ces états? D’abord en reconnaissant que nous y sommes, en les identifiant. Comment déconnectés pouvons reconnaître la déconnexion? parce qu’elle est une souffrance elle-même dont nous pouvons prendre conscience et ensuite rien n’étant totalement solidifié des trouées peuvent se faire dans la congélation émotionnelle laissant passer un peu de clarté et faisant fondre un peu les murs. Aujourd’hui je vous propose de faire un état des lieux de ces déconnexions possibles. Connaissez-vous ces états? viennent-ils parfois? ou avez-vous l’impression d’y être plongés? Si vous méditez, la méditation a-t-elle eu un effet de décongélation sur vous? Pour soigner la déconnexion, relions nous d’abord à l’espace. Pour sentir cela, rien de tel que l’environnement. Choisissez un endroit inspirant pour vous, mer, montagne, campagne etc ou prenez celui où vous êtes, même en ville il est possible de faire cet exercice. Laissez-vous imprégnez des éléments de cet environnement : le ciel, les nuages, les arbres, les cailloux, les vagues, les brins d’herbe des trottoirs, les oiseaux qui chantent etc ressentez l’énergie de chacun de ces aspects, leur qualité précieuse, spécifique et unique. Reliez-vous à la qualité de chaque aspect de ce qui se trouve autour de vous. Elargissez ainsi votre ressenti. Sentez que l’espace environnant vous accepte tel que vous êtes et que vous pouvez y prendre place. Certes la nature est plus puissante à vous faire ressentir cela mais l’espace est partout accessible. Vous pouvez vous détendre dans l’acceptation profonde de vous-même qui vous permettra une première reconnexion, base de toutes les autres. Appréciez au niveau du ressenti, des sensations ce qui se passe, lâchez le mode verbal. Aujourd’hui ne laissez pas la déconnexion s’installer. Reliez-vous à l’espace, aux autres et à vous-même. Bonne pratique de reliaison et de reconnexion avec votre coeur aimant. Aujourd’hui faites fondre la glace!
Mercredi 6 décembre
Il se peut que l’on se réveille un beau matin en n’aimant plus ce qui a fait notre vie jusqu’ici. Ordinairement c’est ce que l’on appelle la crise de la quarantaine. Le dharma inclut cette expérience comme celle d’un combat émotionnel qui pose la question du sens et de la déception qui de toutes façons atteindra chacun, qu’on le veuille ou non, le décide ou pas, un jour qui sera n’importe quand. C’est l’expérience qui nous fait prendre conscience que nous ne nous trouvons pas là où nous pensions. C’est un moment de perplexité, de désarroi, d’incertitude. Qui sommes nous? Où allons nous? Devons nous avancer, reculer? Qui sommes nous au final? Nous nous remettons en question, nos choix passés ainsi que nos activités du moment nous paraissent les mauvais. Nous sentons que nous perdons l’espoir d’atteindre nos buts, que les espoirs et les ambitions nous lâchent. Est-ce nous qui sommes en cause ou quelque chose ou quelqu’un d’autre? Nous oscillons entre des émotions fortes, amour et haine, secoué par une immense lame de fond d’un lâcher-prise radical qui arrive en ayant à peine prévenu que cette fois ci la lame serait plus puissante. Les cachettes que sont nos points de repère habituels s’effondrent à nos propres yeux. Nous n’y croyons plus. C’est une expérience d’exil. Il n’y a nulle part où aller, nulle part où se réfugier, personne de particulier à être sinon la personne que nous sommes là. C’est enfin le moment de vérité où le dharma tend son miroir: expérimenter une véritable vacuité ressemble à ça, une fois la fascination du chant des sirènes dissipé. Lâcher-prise sur tout ce qu’on avait solidifié, ne plus s’accrocher et accepter ce qui a toujours été sous nos yeux. Laisser le château de cartes s’écrouler car il le fera de lui-même de toutes façons, personne ne peut savoir quand ni comment. Méditer nous prépare à cela, à condition que la méditation en soit pas un nouveau chant des sirènes. Ces moments de crise, de vacuité intense et radicale peuvent remettre les pendules à l’heure de l’instant. A condition aussi d’être solide pour traverser ces expériences où l’on se sent sans protection et très vulnérable. Lâcher-prise demande que nous soyons enraciné dans nos baskets, pas dans notre intellect. Il est alors possible de surfer sur les sentiments puissants qui accompagnent l’incertitude de cette ouverture ultime. En même temps, c’est un moment de légèreté et de grande liberté. Pour les yogis et yoginis, ne s’accrocher à rien est un moment de folle sagesse. Dans notre vie quotidienne, que faire de ces moments de désaffection, de vide, où nous ne pouvons nous raccrocher à rien de ce qui fonctionnait jusqu’ici? Rester centré tout en accueillant l’incertitude, la vulnérabilité extrêmes jusqu’à abolir les distinctions entre être ceci ou cela, entre faire et ne pas faire, moi et autrui, plaisir et douleur etc se méfier du chant des sirènes qui accompagnent ces moments et veulent que nous nous raccrochions aux vieilles branches de l’ego toujours prêt à remplir les verres du samsara, à trinquer à l’illusion. Aujourd’hui soyez attentif à ces petits ressentis de tête d’épingle où des points de repère habituels qui faisaient sens vous lâchent, vous piquent. Ne les imputez à rien ni à personne ni même à vous. C’est votre nature de vacuité qui se manifeste. Cela a lieu pour tout le monde, de façon consciente ou sous forme de crise de l’âge et de panique. C’est un moment dont le dharma nous parle déjà. Soyez fort, solide pour ne pas vous laisser emporter dans la dépression ou l’illusion. Sentez que cette expérience accueillie manifeste une réelle liberté intérieure. Aujourd’hui expérimentez les petites chutes libres de sens comme l’expression d’une plus grande liberté. Tenez les paradoxes – tenez les contraires ensemble. Vous pouvez d’ailleurs les écrire tels que vous les vivez, sous forme de phrases, de petits poèmes style haïkus ou de koans.
Débout et libre et totalement vulnérable Nulle part où aller Nulle part où se réfugier juste être sans le chant des sirènes Encore l’illusion du qui suis-je accroché au veston du présent séduction plutôt que lâcher-prise Tu as beau reconstruire lâcher se fait tout seul au marteau-piqueur de la nuit qui mord
Bonne pratique au contact de votre folle sagesse!
Jeudi 7 décembre
Il est tentant de dire à propos de tout et de rien “c’est trop difficile”. Nous le disons très souvent que ce soit à propos d’étapes de la vie : naître, être parent, travailler, vieillir, mourir, ou de conditions existentielles personnelles ou sociales : faire face à l’injustice et à la souffrance, être né ici à et vivre ailleurs, se transformer, changer les choses… et bien d’autres domaines. Je vous laisse finir la liste des complaintes du petit cheval de bois de l’esprit entêté. Affirmer systématiquement “c’est difficile” n’aide pas. C’est un mantra qui a des conséquences néfastes : l’énergie et la détermination baissent, le découragement guette, les plaintes nous font courber le dos et nous sentir victimes. “C’est trop difficile” est effectivement très lourd à porter. Que les choses nous fassent peur, nous intimident, semblent être des montagnes à soulever, que nous ayons la crainte d’échouer, de ne pas réussir à aller jusqu’au bout et toutes sortes de frilosités ne justifient pas que ce soit vraiment difficile. Méditer n’est pas difficile : prendre son coussin, s’installer, bien respirer ce n’est pas difficile. Lorsque dans une session un exercice en groupe est proposé et les consignes expliquées, très vite se voit le mental des uns et des autres paraître sur des visages crispés, inquiets “je n’ai rien compris en réalité exprime : j’ai peur de ne rien comprendre – peut-être même une opposition de croyances du style : je suis capable en général de comprendre mais là j’en suis incapable c’est trop difficile”. Je rassure : vous n’avez rien compris et c’est normal, il n’y a rien à comprendre, détendez-vous, écoutez simplement. Lâchez le champ de batailles là-haut! Soyez neuf à l’instant, tout sera plus facile. Il y a des résistances, des habitudes, des croyances en conflit en nous : oui c’est bien de méditer tu le sais en même temps tu n’as pas envie de passer du temps assis à ne rien faire. Notre esprit est souvent un chaos de croyances contradictoires en conflit qui nous épuisent. Exemple : Tu es quelqu’un qui fonce oui mais en même temps tu as envie de tout laisser aller. Tu es quelqu’un qui fait confiance à la vie oui mais en même temps tu te méfies de tout. Tu souhaites être bienveillant oui mais en même temps tu te traites avec brutalité. Etc. Vous me suivez? Ce “oui mais” nous indique de regarder ce qui nous barre la route, le conflit même devient un maître de sagesse. Que nous apprend ce “oui mais” ? Qu’une croyance peut être en conflit avec une autre. Qu’un extrême en appelle un autre. Nous n’aurons jamais les conditions idéales, c’est ce que contient parfois le mot “difficile”. Nous même ne sommes pas une condition idéale mais il n’y en n’a pas d’autre. Regardez autour de vous? non il y a vous et c’est comme ça que tout commence. Comment harmoniser les conflits en nous? Nous pouvons considérer que le “oui mais” se transforme en “et” . Nous pouvons faire du lien. C’est difficile “et” c’est facile. De ce point de vue, du point de vue du lien, peut-être que les choses nous apparaîtront différemment. Il y a de la difficulté et de la facilité. Et même nous pouvons aller au-delà des deux : ce n’est ni difficile ni facile. En ouvrant l’espace au-delà des conflits, en cessant de nous appesantir dessus, nous revenons à la fraîcheur de l’action possible. C’est possible! et dans ce possible, peut-être n’avais-je pas vu certaines opportunités cachées par l’adhésion à la seule difficulté. Voir tout comme difficile empêche d’essayer. Et moins on essaie plus cela semble difficile.
Aujourd’hui je vous propose de lister ce qui n’est pas difficile pour vous et de vous demander pourquoi. Puis de faire une liste de ce qui vous semble difficile. Regardez en vous s’il n’y a pas des conflits de croyances en opposition que vous exprimez peut-être sous la forme générale “c’est trop difficile”. Nous saurons nous aider en regardant plus profondément, en nous approchant, en décortiquant, en discernant, juste pour voir de quoi est faite cette chose qui parait tellement énorme qu’elle nous bloque. Une fois démontée, cela prend un tout autre sens. Nous nous mettons au contact d’une réalité concrète préhensible plutôt que de laisser l’imagination s’affoler. Mieux se connaître tient un peu de l’horlogerie : démonter la mécanique pour voir ce qui cloche. Vous pouvez aussi faire l’expérience de remplacer “c’est difficile” en “c’est facile” histoire de voir si cela change votre énergie et vous facilite la vie. Le “oui mais” maître des oppositions devient la sagesse de l’esperluette & – le “et” qui crée du lien et ouvre l’espace au-delà des fixations. Bonne pratique sous l’attention des esperluettes qui vous ouvriront des espaces de fluidité au-dessus des champs de bataille et c’est facile!
Vendredi 8 décembre
La beauté soigne. La beauté est l’arrangement floral de nos émotions dans l’espace de l’esprit où rien n’est séparé mais où tout est à sa place. La beauté libère le regard de la beauté même. Inconscient de l’effet qu’il produit l’animal suit sa course, la fleur s’offre totalement. La beauté ne refuse rien. Elle vit et se déploie dans la trajectoire d’un coeur aimant, humble et discret. Un jour un photographe m’a dit que pour faire de belles photos il faut aimer son modèle. Cliché me direz-vous? l’amour rend beau, c’est connu, mais de face ou de profil? c’est un regard qui s’illumine, mais dure-t-il? l’amour est-il capable d’embrasser tous les angles ou n’existe-t-il que parce qu’il n’en sélectionne que quelques uns, en général les plus optimistes? Exerçons-nous à laisser ces questions ouvertes, flâner sur le boulevard de notre esprit vagabond. A chacun d’envisager la suite. Pour qui sait que l’amour est en lui, voir la beauté n’est pas difficile, même dans un détail quand le corps est vieillissant, pourrissant, la beauté est encore possible. Pour qui n’est pas fasciné par un seul côté de l’existence, il est possible de voir encore et encore ce que l’autre même ne voit plus. Et de lui offrir. Le coeur aimant est dans les yeux, au bord des larmes et des rires. La beauté c’est être touché par ce que personne ne remarque, c’est l’arme contre l’indifférence, l’insensibilité, la déshumanisation. Un simple bouquet posé, un objet qui fait sens, qui a de la valeur à vos yeux, qui est chargé d’une force symbolique et vous créez un environnement bienfaisant pour vous et tous ceux qui y viendront. Il se crée une synergie entre les choses comme entre les êtres quand tout est bien disposé, disponible. Les roses montent à l’assaut de votre dépression avec leur éclat naturel, fragile et résistant à la fois. Quelques bougies réchauffent votre intérieur, apportent de la lumière, entendez ici intérieur dans les deux sens, de votre lieu d’habitation et aussi à l’intérieur de vous même. SI vous êtes entouré d’objets qui vous rappellent de mauvais souvenirs ou un passé lourd à porter, n’hésitez pas à faire peau neuve, à vous en débarrasser. Ce que nous voyons tous les jours influent sur notre conscience, notre vitalité, notre affectivité. Vous êtes libre de vous libérer, de jeter, d’évacuer, de faire place nette. Nous avons tous besoin de forces, il faut apprendre à les créer soi-même dans les plus petits recoins. Aujourd’hui je vous propose de regarder autour de vous et de faire un ménage salutaire si des choses étaient trop fanées et que leur beauté ne vous sautait plus aux yeux mais au contraire les éteignait. Entourez-vous de ce qui vous inspire, vous donne un sentiment de protection et de bonheur. Il ne faut pas grand-chose, la nudité est belle aussi, à vous de voir, de sentir, de vous faire plaisir. C’est une façon de faire vivre notre générosité: mettre quelques fleurs, un peu de lumière, un peu d’eau dans des bols, c’est honorer les principes élémentaires de la vie. Cela est essentiel, est la base très concrète de toute spiritualité car la spiritualité est concrète ou n’est pas. Aujourd’hui prenez la décision d’apporter de la beauté là où vous êtes. Cela peut être votre lieu d’habitation mais aussi là où vous travaillez, ou même dans votre voiture. L’attention aux petites choses fait apparaître cette nécessité de la beauté qui soigne, de la fraîcheur qui régénère. Si votre humeur est sombre ou morose, si personne ne fait plus attention à vous, laissez la fleur vous apprécier, la bougie vous caresser de son feu, l’oiseau qui passe à la fenêtre ouverte vous livrer son message. Faites-vous beau et belle juste comme ça. La beauté n’a jamais été aussi près. Aujourd’hui bonne pratique d’embellissement de tous les lieux qui vous feront ressentir votre propre beauté, que vous êtes digne de la vie qui vous a été donnée et que vous êtes tel que vous êtes absolument et totalement aimable. A la beauté rien ne manque, pas même elle-même!
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