Au Japon, le kintsugi est l’art de réparer les pots cassés, brisés ou ébréchés avec de l’or. On répare ainsi les porcelaines et les céramiques qui en valent le coup en les saupoudrant en fin de réparation de poudre d’or. Evidemment, cette façon de faire nous parle en résonance avec notre existence, nous qui sommes des êtres fêlés, blessés, cassés, brisés. Peut-on se réparer et comment?
Oui nous sommes tous des êtres blessés par l’existence, qui ne l’est pas? Et ce n’est pas cinq minutes sur le coussin de temps à autre, ou les jolis slogans spirituels qui vont nous tirer d’affaire. Il faut réellement s’entraîner jour après jour. Connaître la paix, l’absence de conflit intérieur, est un art de tous les instants. Ceux qui vous disent le contraire vous mentent. Bien sûr du point de vue de la non dualité tout est parfait mais du point de vue de l’existence quotidienne il en est autrement.
Si vous pratiquez réellement, et si vous n’essayez pas de vous rassurer, vous serez sincère et chercherez comment encore mieux pratiquer. Souvent ce n’est pas un manque d’outils mais le manque de leur utilisation. Les Cinq Racines proposent une boîte à outils et le développement de l’intelligence expériencielle de celui ou celle qui va s’en servir, pour soi et pour les autres. Ces outils ont pour but de réellement changer nos perceptions et non de nous distraire de la souffrance. Si nous pouvons accélérer ces moyens de changement de nos perceptions alors nous les utilisons. Il y a des résultats à court et à long terme, car les choses comportent toujours ces deux aspects. Certaines personnes comprennent ce que signifie le long terme d’autres non. Peu importe. Chacun oeuvre à partir de là où il se trouve. L’essentiel est de se mettre en route, sur la base du pot cassé.
Aujourd’hui toutes les recherches en neurosciences ou en épigénétique montrent l’importance des influences multiples de l’environnement : environnement familial, professionnel, des émotions, et même environnement alimentaire, tout exerce une influence sur nous. Cette influence agit au niveau de l’inconscient-inconscience qui est à la conscience ce qu’est la totalité de l’océan pour une de ses vagues. Cela comprend le corps, les automatismes, le système nerveux et tous les composants physiologiques et leurs interactions. La question est que si l’inconscient-inconscience est si vaste, alors que peut bien faire ce petit bout de conscience en comparaison? La plupart des influences sont liées à ce que l’on appelle le stress. S’il y a un stress qui peut être positif et provisoire, il y en a un autre qui peut être chronique et dangereux. En effet, si vous êtes soumis à beaucoup de stress, de chocs émotionnels, de peurs, etc. chaque jour de façon continue, votre système nerveux peut en être affecté et généré à plus ou moins long terme des maladies chroniques et mortelles : maladies coronariennes, hypertension, obésité, déficience immunitaire, ostéoporose, maladies de peau, cancer, dérèglements hormonaux, et bien d’autres encore. Et comment savez-vous que vous êtes dans cet état de stress? C’est votre corps qui vous en avertit pour peu que vous lui prétiez attention. Il vous envoie des messages de fuite : battements de coeur rapides, difficulté à respirer, gorge sèche, sensation d’immobilité et d’impuissance, si cela se prolonge des mois durant vous engrammez la prédiction de la faucheuse.
La bonne nouvelle c’est qu’il est possible, peut-être pas pour tout ce qui s’est déjà engrammé, mais en tous cas à partir d’aujourd’hui, de tenter d’inverser ces mauvaises influences. On sait que bien respirer par exemple a un impact positif sur le système nerveux. Le fait de prendre en compte ses émotions aussi. De même que cultiver la bienveillance, la joie, etc. en même temps on ne peut faire cela artificiellement, il nous faut semer en profondeur. Cela demande de l’énergie, de la persévérance et du temps afin de ne pas laisser se grangréner les situations.
Parfois nous avons de l’énergie puis nous retombons dans le marasme et la négativité et c’est justement cela le grand raz de marée de nos conditionnements qui nous submerge régulièrement. Et la volonté n’y peut rien car elle n’est qu’une petite éclaboussure vite rejeter sur le sable de l’oubli. La bonne nouvelle c’est que nous pouvons avec un peu d’or de la conscience instiller des changements, envoyer d’autres messages à l’océan. Que ce soit par la méditation, la respiration, le travail sur la connaissance de soi, et différentes formes de thérapie qui vont dans le sens de cette compréhension énergétique. Comme le dit l’adage, tu as de l’or dans les mains, de bonnes vibrations à offrir aux autres et à toi-même, à condition de t’en servir. L’inconscient-inconscience aime les automatismes, il n’est pas créatif. La conscience, au contraire, dans le sens de la présence à l’instant et tout ce qui va avec une compréhension profonde de nos mécanismes, est l’or qui donne encore plus de valeur à ce que nous sommes, en mettant de l’or à nos béances. Cette image du pot cassé saupoudré d’or est très belle, très profonde, très juste.
Mais rappelez-vous c’est un art, cela s’entraîne réellement car l’inconscient-inconscience enracine dans le corps que nous souffrons et voulons encore souffrir. Seule la vigilance à l’instant peut interrompre ces mouvements de destruction et stopper, peut-être, la machine infernale.
Alors voyez que même une petite vague peut influencer l’océan comme un papillon l’univers, par leur pouvoir créateur qui est celui de la vie et non plus seulement de l’existence avec son lot d’amertume. C’est une bonne nouvelle à condition de la mettre en pratique sérieusement et avec joie et légèreté en même temps. Sérieusement et sincèrement, même quand les bras vous en tombent. Bon dimanche à réparer les pots cassés!
Pour en savoir plus sur l’épignétique, un article sur le blog du réseau des Racines de la Présence.
Comments