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S’éveiller à quoi?

Hélène C Wangmo

Dernière mise à jour : 10 oct. 2022


Petits grains de poussière, nous vivons une réalité illusoire, dans la dualité et la séparation, à laquelle nous croyons si bien que nous mettons toute notre énergie à la défendre. Pouvons nous être réellement séparés de ce que nous sommes véritablement? En réalité non et pourtant nous agissons comme si. Nos identifications à la séparation sont puissantes. Elles naissent avec la forme. Je me sens séparé, en tant que corps du corps des autres. Cela devient la base irréfutable de la différence qui oppose. Bien sûr il est important de ne pas fusionner et de connaître ses limites corporelle mais nous ne parlons pas réellement de cette confusion là mais plutôt de ce à quoi nous donnons pouvoir. Nous donnons pouvoir à la séparation, la plupart du temps sans en être réellement conscient, d’autant plus que chacun fait de même. C’est ainsi, c’est un fonctionnement très ancré et très aveuglant. Dans la séparation, tout est problème et souffrance. Nous ne faisons même que cela : aligner les souffrances, les manques, les insatisfactions, les indignations, les colères, individuelles et collectives et nous oublions d’aller regarder à l’essentiel. Nous nous focalisons sur de faux désirs qui nous entraînent toujours à l’extérieur, à trouver des solutions hors de nous, et nous nous débattons, renforçant ainsi encore le sentiment d’être séparé. Dans ce sentiment de séparation, nous avons peur pour notre identité qui se sent menacée. On veut la sauver à tout prix. L’illusion d’être le corps physique est très forte. Si vous dites à quelqu’un que c’est une illusion, il vous répondra en se montrant lui-même que c’est bien réel, que chaque jour il se réveille avec ce corps. Or le langage, la tendance à tout nommer nous fait croire à l’existence dure comme fer de ce que nous nommons et renforce le piège. Ce que nous sommes véritablement ne peut être saisi par le langage, il y échappe. Cela demande que nous changions de perception. Dans la perception habituelle ordinaire, dans la dualité et la vision séparée, il y a beaucoup de contrariétés et d’oppositions, de conflits, d’exclusions, de peurs. Cela paraît normal de s’identifier au corps, de donner de l’importance à tous nos problèmes, tout le monde le fait, nous le faisons tous, et tous nous souffrons de cette méprise. Or un corps est, par définition,  incomplet. Un corps n’est pas complet en lui-même, il manque toujours quelque chose. Une fois obtenu ce qui manquait, cela ne dure pas ou cela engendre la peur d’en manquer à nouveau. Piégé dans la forme physique, piégé dans le je du mental agité, piégé dans la normalité où la conscience se vit séparée d’elle-même, nous souffrons de nous sentir séparé, alors que nous créons et recréons cette séparation constamment. L’ego par définition veut prouver la séparation et cherche des stratégies, établit des croyances, valide des histoires en ce sens. Les faux désirs ne nous apporteront rien. On pourra toujours chercher à combler ses manques, d’argent, de reconnaissance, d’amour, de bien-être, cela sonne faux car le principe de base est de saisir quelque chose à l’extérieur de nous, de donner une réalité à ce qui n’en n’a pas et n’en aura jamais. Malgré tout, l’illusion est puissante, la fascination durable, la déception inévitable, et le désespoir latent, à moins de changer de vision.

C’est ce que l’on entend par s’éveiller. S’éveiller, l’éveil oui mais à quoi? Cesser d’être fasciné par l’extérieur, comme seule réalité, à saisir par tous les bouts, ou à combattre à coups de jugements, voire de haines, lorsque le sentiment de séparation atteint son paroxysme, les extrêmes se réveillent eux aussi. S’éveiller à la vérité que nous sommes, déjà complet, que ce que nous voulons nous l’avons déjà accompli. Inutile de chercher à être autre, à faire des efforts pour se vouloir autrement. S’éveiller à ce qui est vrai, à ce qui appelle en nous à l’accueil de ce que nous sommes déjà. Nous sommes don. C’est ce que l’on appelle l’amour inconditionnel qui se traduit au quotidien dans de petits actes d’amour. Nous ne sommes pas séparés du vivant. Nous pouvons manifester l’amour qui est déjà parfait en nous. Plutôt que de vouloir se transformer, évoluer, nous pouvons aussi considérer la vie comme démonstration, émerveillement du don reçu et redistribué, sans attentes. Nous avons déjà tout reçu, à nous d’en faire quelque chose. Bien sûr il n’est pas facile de comprendre cette vision où tout est là, dans la simplicité et la proximité totale. Cela requiert de faire des expériences, de regarder à l’intérieur, et bien sûr de soigner certaines blessures, de s’affranchir de croyances ordinaires, d’aller parfois à contre-courant de l’opinion générale et de savoir s’inventer.

A chacun d’entendre l’appel de cet accueil inconditionnel de soi ou de voir ce qui le bloque. Cela n’empêche pas de jouer le jeu de l’illusion sans se laisser berner par lui. Oui vous aurez toujours vos facture à payer, vos courses à faire, etc. Mais la perception sera aussi à un autre niveau, et surtout vous ferez la paix avec vous-même car vous vous sentirez complet et non plus divisé. Seule la connaissance issue de l’expérience, ici pour nous, de la méditation, peut ouvrir des prises de conscience radicale et nous libérer. Dans le don de l’ouverture, faut-il le préciser, tout est accueilli réellement. Nos problèmes, nos maladies, nos ennemis, tout ce que nous vivons, et l’illusion aussi. C’est un long chemin, je vous l’accorde, alors ne tardez pas! et si vous connaissez la direction de l’ici et maintenant, vous connaîtrez des moments de grâce et de plénitude avant la fin du chemin qui, vous l’aurez compris et pour toutes sortes de raisons, et contrairement à vous, n’en n’a pas.

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