Vendredi poétique avec Tête de mort, extrait de traces sensibles.
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avec soi on promène sa tête de mort impossible de la dévisser impossible de la remixer juste à la rigueur la croiser au détour d’un oreiller ou au lever de grimaces que l’on fait dans la glace en se brossant les dents ses babines roses retroussées –
il était temps de l’hommager de la dédommager de cette patience tenace qui pire que la crasse jamais ne cède à l’intimidation des vertiges qui menacent –
comment ne pas avoir une affection toute particulière pour ces squelettes qui sifflent sur nos têtes ces clés débordant d’osselets tintinnabulant en secret accompagnant chacun de nos gestes au dark web des convexes et concaves nomenclatures des destins très enchevêtrés que nous sommes portant sous nos costumes enfumés et exhumés des idées très sophistiquées alors qu’au final très simple est la fin –
chaque jour aux abattoirs des coupe papiers les bêtes et les hommes font la somme des heures qu’il leur reste à twister l’ici à scanner l’ailleurs à palper le flanc des murs à messager le futur proche d’un présent fuyant à zapper la belle Alafo pour aller de l’autre côté rejoindre des plaines où chevaucher à perdre haleine vers de cosmiques glaciations – au final à la fin tout est clair il fait froid –
un jour les étoiles dans la bassine s’éteignent on n’a pas le temps de finir sa soupe on lambine sur le comptoir des oripeaux – on regarde encore à travers la fenêtre les fictions qui tombent en lambeaux à la lividité des automnes où la mort à tête de feuille choit dans ta poche qui s’effiloche au hasard des remparts du jour et tu te demandes pourquoi la vanité des roses et si c’est la dernière coccinelle que tu vois et qui te croise attestant d’un brève passage sur la terre des mutations dont tu n’avais perçu au final pauvre de toi qu’un reflet persistant sur ta rétine aquatique –
finis ton verre et trinque avec moi à l’hiver –
tu laisses derrière toi des bandes de léopards qui rôdent à l’équinoxe tu leur donnes tes os en pâture de roc – restent en repas les frêles arbalètes de tes côtes –
après le naufrage du navire quelques boulons flottent à la surface ballottés et maculés d’un sang de phoque puis coulent au fond – le plomb n’a pas plus d’or qu’un trophée de charbon –
plus rien ne vient chercher ta tête de siphon la main qui la caresse n’a plus de doigts tu ne peux plus compter que sur la vacuité du sort pour te refaire une beauté –
à la rigueur au cartel d’un musée tu peux afficher ta place où d’autres viendront se pencher sur toi fasciner par ta grâce de bourbon se demander quel est cet étrange chose que tu es – tu leur proposeras alors de t’embrasser avec la fougue d’un amant qui cherche son double afin de rencontrer la fin du monde et peut-être dans le bol de ton cœur dénudé germera la petite céréale en guise de dédicace puis quelqu’un tirera les rideaux et tu reposeras enfin d’un trouble scintillement et de la phrase tu ne seras plus qu’un point c’est tout –
Magnifiquement cru...!