À cœur ouvert,
au cœur des liens…
Sensible depuis toute petite à la magie du vivant,
j’ai passé de longues heures à observer des fourmis,
à copiner avec des poules, à rester sous l’orage,
le coeur dans les étoiles.
Et la vie m’a aussi envoyé son lot d’adversité salutaire
pour voir si j’étais bien la fée de toutes les résiliences…
La quête de sens
Mon premier métier, enseignante de philosophie, m’a appris à écouter et à transmettre des connaissances. Puis, très vite, j’ai senti qu’il y avait en moi des aspirations de longue date qui continuaient à me questionner et à questionner la façon dont j’enseignais et ce que j’enseignais. J’ai aimé transmettre, et plus que des connaissances, partager un vécu, rencontrer, sentir la part belle et cachée de l’autre et avoir envie de l’amener à la lumière. Je garde de ce passage dans l’enseignement, la joie des échanges et le questionnement sur ma place.
Confrontée tôt à la mort de mes proches, et à la perte des biens familiaux, me retrouvant seule mais animée d’une forte motivation, comme seule la mort peut en éveiller, j’en appelais de tout mon cœur à rencontrer la vraie sagesse. J’avais faim et soif de spiritualité, d’entendre parler de ces autres mondes auxquels je me sentais fortement reliée.
J’ai cherché dans ma propre tradition. Ayant eu une éducation religieuse, et des grands-parents communistes, je savais qu’en sortant de l’église on allait boire un coup chez Dédé pour refaire le monde. En clair, j’ai été élevée dans un joyeux chaos créatif qui autorisait tous les mélanges et sans théorie et sans complexe. J’étais curieuse. j’ai cherché.
J’ai lu Chogyam Trungpa, maître Deshimaru, Arnaud Desjardins, Castaneda, Marie-Madeleine Davy, et bien d’autres, tout ce qui parlait de spiritualité, de sagesse d’orient et d’occident confondus. Tout m’intéressait. Je me sentais de plus en plus attirée par ces voies qui enseignent l’expérience d’éveil, de non-séparation, de non-dualité, proposant de l’expérimenter soi-même. J’aimais l’abrupt du zen, la force du silence et l’énergie qui en naît. J’aspirais au retrait intérieur au sein du monde. En 1984, j’ai commencé à pratiquer zazen, puis j’ai rencontré le bouddhisme tibétain. En 1986, je suis allée à Karma-Ling en Savoie suivre l’enseignement de Kalou Rinpoche, dispensé par Lama Denys. J’y ai fait la traditionnelle retraite de trois ans en 1989.
A ma sortie de retraite, je souhaitais aider à la diffusion de ce qui m’avait aidé moi-même, et enseigner, ce qui est encore une autre forme de pratique. Je m’en remettais alors aux exigences d’une direction spirituelle et participais avec enthousiasme à un programme de présentation de la voie du bouddha dans une forme universelle.
Puis le désir irrépressible de liberté et de nouveauté qui m’a toujours soufflé des ailes dans le dos, m’a poussé à aller plus loin, et surtout à écouter mon ressenti.
Thérapie et spiritualité :
deux mondes distincts ?
En 1999, après une formation à la sagesse des contes, je monte ma première association : Créativ’essence, où j’anime, avec une joie infinie, des ateliers de développement personnel, avec les contes.
Je prends conscience que je suis confrontée à deux publics, entre ateliers de développement personnel et enseignement de la voie du Bouddha.
La thérapie est un soin global de l’être qui n’exclut rien. Je vois la méditation comme une porte d’entrée vers la transformation de la personne. Nous sommes l’océan mais nous nous identifions également aux vagues blessées.
Du point de vue de notre essence, nature profonde, impersonnelle et lumineuse, nous sommes parfaits, du point de vue de l’existence, de la forme prise dans une histoire, nous sommes la plupart du temps victimes et en souffrance. Ces deux dimensions sont présentes à chaque instant.
Comment prendre en compte toutes les dimensions de la souffrance ? Il me paraissait bénéfique d’acquérir des outils qui permettent de cibler les points sensibles et les apaiser.
Une certaine approche de la méditation et de la spiritualité tient à l’écart les problèmes existentiels et relationnels. Il y a une séparation entre développement personnel et vie spirituelle. Ce qui amène à mettre sous le coussin ce qui dérange comme si cela allait se régler tout seul.
Et s’il y avait une troisième voie ?
Je choisis de tracer une voie qui pourra les réunir sans les confondre.
Je crée alors Racines de la présence comme un passage libre et fécond entre deux mondes et leurs manques respectifs : si je ne suis que l’océan, je plane. Si je ne suis qu’une vague en souffrance, je sombre.
Mon approche vise alors à abolir ces frontières, sans cependant réduire la spécificité de chaque chemin. Pouvoir mettre en lien des outils thérapeutiques avec mon expérience d’enseignante et de pratiquante de méditation, faire des passerelles, des résonances.
Une boussole pour aller plus loin…
Je suis mon instinct, j’ose des rapprochements, des formes plus actuelles pour révéler un fond universel mais qui se perd souvent dans un formalisme rigide et inadapté.
La Boussole des Cinq Racines, inspirée d’une trame traditionnelle et ancienne, enrichie d’approches thérapeutiques actuelles, concourt à booster avec beaucoup d’autonomie notre potentiel.
Elle véhicule mes valeurs profondes :
– se relier à toutes les dimensions de notre être
– montrer au grand jour sa singularité et son désir de contribuer au bonheur de tous
– expérimenter concrètement au quotidien tous ces liens
– devenir de plus en plus autonome.
Je pratique ce que j’enseigne et j’enseigne ce que je pratique avec la conscience assumée de mon imperfection et la totale joie d’avancer chaque jour avec gratitude et curiosité pour la conscience en évolution que nous sommes.