Pour celles et ceux qui n’ont pas d’accès facebook ou pour retrouver tous les petits conseils du jour, voici ceux qui ont été publiés au quotidien sur ma page facebook durant la semaine du 16 au 20 avril 2018. Retrouvez plus de conseils au quotidien.
Lundi 16 avril
Lorsque le Bouddha réalisa l’éveil, sous l’arbre de la bodhi à Bodhgaya, on dit qu’à cet instant précis, la terre trembla et que toute la nature, les arbres, les fleurs, les hautes herbes, tous s’inclinèrent. C’était un matin de printemps, le Bouddha se leva pleinement éveillé. Dans de nombreux pays d’Asie s’incliner est une manière de rencontrer l’autre. Plutôt que de se serrer la main, de s’embrasser sur les joues ou même de se donner l’accolade, on se courbe et on se touche les mains en signe de salut et de respect. On s’efface et on s’incline devant ce qu’il y a de plus élevé et sacré en l’autre et en nous. En baissant la tête, en courbant le dos avec conscience, on laisse place à un autre langage du corps, celui de la divinité en nous, ainsi pourrions nous le dire. Quelque chose s’efface montrant une autre réalité. Si vous allez au Japon, vous serez frappé, touché voire ému par ces saluts inclinés qui ponctuent tous les départs et les arrivées. En dépit des portables et des costumes à l’occidentale, on continue à tirer sa révérence absolument dans tous les lieux. Même devant l’avion qui décolle! Dans certains pays, c’est une pratique spirituelle, comme au Tibet où on va jusqu’aux grandes prosternations, totalement allongé sur le sol. Cette pratique transforme notre corps en geste d’humilité, le nettoie de ses scories émotionnelles, le secoue de toutes ses stagnations et finalement l’apaise. Cette inclinaison vers la terre la prend à témoin de notre ouverture, de notre abandon, de notre impuissance à fonctionner uniquement sur l’ego. Je m’en remets à autre chose qu’à mes conditionnements, mes habitudes, mon arrogance. Et de ce point nouveau pourra partir la relation, l’action à faire, la parole à dire. Lorsque je suis arrivée dans le dharma il y a bien une trentaine d’années, voir des personnes se prosterner devant un maître m’était plus que difficile. J’avais été élevée dans l’esprit libre qui jure de ne s’incliner devant personne, de ne laisser personne l’avilir ou le soumettre. Petit à petit par la compréhension et la pratique, car jamais personne ne m’a forcé à m’incliner, j’y ai vu un véritable enseignement spirituel d’une grande profondeur. Dans les constellations nous retrouvons ce geste devant ce qui est plus grand que nous. Et je mesure combien les dos résistent, combien les têtes sont rapides à se relever, combien les ego sont dérangés. Me soumettre, moi? jamais! Mais quand le placement intérieur ajuste vacuité et compassion, alors nous nous rendons à la grâce de toute chose, nous lâchons la fermeture et nous rencontrons autrement. C’est une pratique d’un grand secours pour transformer la colère et l’impuissance dans l’abandon à ce qui est. Elle permet de prendre de la distance, d’entrer dans l’espace avec l’autre dans l’attention et le respect. Plutôt que de rester focaliser sur soi, l’accent est mis sur la relation de coeur-esprit à coeur-esprit. Aujourd’hui je vous invite à vous incliner dès que possible devant touts chose afin de ressentir l’espace de l’union, en faisant passer devant, non plus votre personnalité mais votre nature sacrée. S’incliner devant son repas, s’incliner devant un arbre, s’incliner devant son ordinateur, et pourquoi pas bien d’autres choses encore, à vous de sentir et de vous laisser inspirer. En signe de paix, de dépouillement, de rendu des armes et de reconnaissance de la vraie nature de ce qui est, je m’incline aujourd’hui avec le plus grand des bonheurs. Essayez et voyez ce que cela change en vous, ce que cela place ou déplace et remet en place. Bonne pratique des liens sacrés à l’espace qui tout relie.
Mardi 17 avril
Aujourd’hui je vous propose un calendrier d’aujourd’hui à faire vivre sans attendre, à vous de le décider. Donnez à l’instant la tonalité de vos souhaits profonds. Par exemple: aujourd’hui je lâche prise sur une de mes peurs, laquelle? Aujourd’hui je remercie quelqu’un, qui? – Aujourd’hui je me fais confiance, pour? Aujourd’hui je fais du tri, je jette l’inutile, pendant deux heures pas plus, d’accord? Aujourd’hui, je lâche prise sur un des problèmes qui m’obsède et dont je n‘arrive pas à trouver la solution – Aujourd’hui je ne passe pas devant un miroir sans me sourire – Aujourd’hui j’accepte mes imperfections – Aujourd’hui je suis gentil-gentille avec moi – Aujourd’hui je donne sans rien attendre en retour – Aujourd’hui je m’ouvre à ce qui vient – Aujourd’hui je consens à la réalité telle qu’elle est même si elle ne correspond pas à mes désirs – Aujourd’hui j’allume une bougie et fais trois souhaits pour trois personnes de mon choix – Aujourd’hui je me rappelle que je ne suis pas tout(e) puissant(e) – Aujourd’hui je m’incline devant tous les soleils rencontrés même si c’est la nuit – Aujourd’hui je vis l’amour sans crainte parce que je sais que je suis déjà aimé par la vie, et un peu aussi par le chat, même si je l’ai oublié – Aujourd’hui je décide de faire quelque chose de créatif dans la maison, au jardin, dans mon environnement – Aujourd’hui je change un élément dans l’endroit où je passe le plus de temps – Aujourd’hui je ne regarde pas le passé – Aujourd’hui je ne crains pas le futur – Aujourd’hui je célèbre d’être en vie – Aujourd’hui je cultive quelques graines salutaires d’humour – Aujourd’hui je ne me reproche rien – Aujourd’hui je décide de ne pas faire quelque chose que je fais par habitude et que je n’aime pas faire – Aujourd’hui je plaque la culpabilité – Aujourd’hui je suis roi ou reine de beauté et de bonté au royaume de ma vérité – Aujourd’hui je fais un pas de plus vers ce qui m’est cher par un acte concret, quoi et lequel? – Aujourd’hui j’écris dans mon cahier de confidences tous les aujourd’hui qui me passent par la tête – Aujourd’hui je dis oui à ce qui est bon pour moi et non à ce qui ne l’est pas – Aujourd’hui j’ai le courage de respecter mon besoin de? – Aujourd’hui j’ose dire ou demander quelque chose d’essentiel pour moi – et comme dit l’ourson Pooh, si on est aujourd’hui et que tu fais ça, ça tombe bien parce que c’est mon jour préféré – A vous, partagez vos aujourd’hui ici et maintenant – Ecrivez-en quelques uns sur des post-it et placardez là où vos yeux pourront tomber dessus le plus fréquemment possible. Belle journée au coeur vivant de l’instant!
Mercredi 18 avril
Dernièrement quelqu’un me faisait remarquer qu’il n’avait jamais été à l’aise avec les termes de “lâcher-prise” car dans cette expression “lâcher-prise” il y a deux informations contradictoires : lâcher et prendre. Effectivement, vu sous cet angle et connaissant l’importance de l’impact du langage sur notre inconscient, c’est une expression qui peut nous mettre en difficulté et créer un bug intérieur. Je relève d’autant plus cette remarque que je la trouve pertinente. D’ailleurs j’ai souvent proposé à la place de ces termes, très mal compris, l’expression de “laisser passer”. Le mot prise a des connotations négatives : être sous emprise, une prise de tête, voire une entreprise etc même si évidemment chaque expression a son contexte et les mots peuvent selon les situations dégager des sens et des compréhensions différentes. L’expression “lâcher-prise” est fréquemment employée dans un contexte spirituel et est passée dans le langage courant comme un conseil bienveillant quand quelqu’un n’arrive pas à décrocher d’un souci, d’un conflit, de quelque chose qui l’obsède et l’entrave. Lâche-prise signifie laisse aller, ne t’accroche pas car cela ne dépend pas de toi, reste dans l’instant présent, dans le comment de l’instant présent et lâche ce qui t’en empêche, laisse partir, se dissoudre les résistances. En fait, il s’agit de lâcher la prise et non pas d’être pris par ce qu’on veut lâcher. Mais si nous ressentons cette injonction comme contradictoire, alors n’hésitons pas à remplacer les mots par d’autres. Lâcher prise peut devenir : laisser passer, laisser aller avec le courant, laisser se dissoudre dans l’espace offert, laisser ce qui est suivre son cours avec la confiance de la non résistance. Ce laisser n’est pas abandon ou inaction mais posture plus libre et consciente offrant une justesse d’action. Car toute action sous l’emprise de l’illusion solidifée est vouée à la souffrance. Il s’agit de repérer les mécanismes de souffrance qui se surajoutent à la souffrance elle-même. Car avec un peu d’expérience, vous aurez vite remarqué que la vie apporte son lot de mal-être quotidien. La différence au fil des entraînements de l’esprit et d’une vision plus profonde est qu’il devient possible de ne pas alimenter les attitudes de saisie afin d’éviter de se prendre les doigts dans la prise, de rester coincé et d’avoir mal. Ceci dit c’est en ayant cette expérience, que personne ne peut empêcher, que nous commençons à devenir plus vigilant. C’est même quand cela nous arrive que nous commençons à réaliser la pertinence de certains conseils. Donc de toutes façons vous vivrez sous emprise en attendant de vous libérer, ce qui est la raison d’être du chemin. Sans prise pas de lâcher. Allez, laisser aller les ballons des pensées et voyez leur lumière d’arc-en-ciel se disperser dans le ciel printanier de votre esprit. Aujourd’hui essayez quelques laisser-passer et si en remplaçant l’expression “lâcher-prise” par d’autres mots vous vous sentez moins contraint et plus à même de laisser être l’expérience de la présence sans résistance, alors n’hésitez pas. Car au-delà des mots qu’il faut savoir tourner comme des clés, c’est l’expérience derrière la porte qui est réellement l’essentiel. Bonne délestation des trop-pleins!
Jeudi 19 avril
Tout est spirituel. la nourriture aussi. Il m’arrive lors des retraites de méditation de proposer des temps de jeûne ou de monodiète, à l’appréciation de chacun. En effet, il est toujours prioritaire de tenir compte de son état de santé plutôt que de suivre aveuglément des prescriptions qui ne valent pas forcément pour chacun. Ces temps de jeûne ou de monodiète nous pouvons les inclure dans notre vie quotidienne. Par exemple sur une journée, ne manger qu’un seul aliment et bien boire. Ou sauter le repas du soir ou du matin si nous sentons que nous n’avons pas faim. Ecouter son corps avant tout ou réapprendre à le faire. Ne pas s’obliger à suivre des horaires, ce qui nous a été inculqué mais qui n’est pas toujours ressenti ainsi. Si vous le pouvez et le souhaitez bien sûr. Aujourd’hui je fais une journée de monodiète de pommes bio. Avec du thé vert sencha et de l’eau. J’en profite pour faire une monodiète de l’esprit, en m’axant sur une pratique, par exemple celle de la gratitude,de la récitation de mantra. Gratitude déjà de pouvoir faire ce jeûne qui est un luxe car j’ai suffisamment à manger par ailleurs pour me le permettre. Gratitude en pensant à m’aligner sur les consciences qui souhaitent voir advenir des changements pour un meilleur équilibre, une meilleure équité. Renoncer à manger est comme renoncer à bien d’autres choses, déjà à consommer, à faire comme d’habitude, à ne pas prendre en mains ni accorder d’importance aux petites choses du quotidien. Chaque personne peut faire converger son coeur et son esprit vers les liens de son choix, décider de son intention et l’orienter vers d’autres que soi. Aujourd’hui vous pouvez même faire une monodiète le temps d’un repas, si une journée vous semble trop, en dirigeant votre conscience sur ce qui vous semble important pour vous et les autres. Tout ce que nous faisons dans un esprit de liens, de coeur ouvert et de gratitude est la véritable beauté et santé. Et n’oubliez pas de mâcher chaque bouchée, même liquide, trente-deux fois. Aujourd’hui faites grève des automatismes qui vous spolient votre liberté, confrontez-vous au manque – réduisez votre consommation, et observez la sensation de faim. Utilisez la puissance de votre esprit pour vous allier à d’autres. Cette cure de conscience printanière vous mettra face à la vitalité du cru, du bio et de l’instant présent. Vous pouvez même en profiter pour vous débarrasser de ce qui vous encombre, et pour aller marcher et respirer dans le silence. Prendre un bain de forêt si vous le pouvez et si cela vous enchante ou encore débridez- vous en créant à votre manière. Inutile de rester figer comme une statue en attendant que les heures passent. Agissez. Ne soyez plus la grenouille endormie qui cuit dans son jus mais réveillez vos papilles – aiguisez vos sens – partagez votre sens de la paix en nettoyant et en désencombrant votre corps. Vous serez plus alerte, plus vif, plus à même de faire des choix, que ce soit d’initier de nouvelles actions ou de renoncer à certaines. Faites un petit état des lieux de vos indigestions relationnelles, émotionnelles et décidez de ne plus ou de moins vous empoisonner. Bon nettoyage par petites touches régulières, c’est comme cela que les grands changements commencent et se font.
Vendredi 20 avril
Est-il possible de s’offrir un temps hors du temps? De temps à autre, donnez-vous la possibilité de laisser montres, téléphones, portables, agendas de côté et goûtez l’absence de contraintes temporelles. Ce sera plus facile si vous allez dans un endroit tranquille, au contact de la nature, en vous assurant que vous n’avez pas à interférer avec l’extérieur. Offrez-vous le luxe de la déconnection. Se déconnecter de tout ce qui nous branche pour retrouver la connection à l’espace ouvert absolument non stressant. C’est une expérience qui peut s’avérer déconcertante, car nous sommes accros et dépendants à de nombreuses formes de stimulations au point de penser que nous ne pouvons nous en passer – ne serait-ce qu’une heure ou deux. A moins que les choses se soient inversées à tel point que nous nous demandons ce que notre téléphone portable va devenir sans nous. Je plaisante évidemment, quoique! si vous avez ce genre d’expériences n’hésitez pas à m’en faire part. Le véritable repos débute en se confrontant au stress de quitter ses sources de stress. Je n’ai plus de source de stress, ouh lala ça m’angoisse! Un peu comme les personnes sur-stimulées en ville qui découvrent la campagne, et avec elle, le silence, relatif évidemment mais comparé à d’autres milieux beaucoup plus bruyants, cela peut faire un choc. Quand on n’a pour seul horizon que le meuglement des vaches posées au milieu des champs verts on est forcément renvoyé au gruyère de l’existence. Mais comment combler tous ces trous que je sens? Vite reprenons la voiture et partons! C’est là où nous mesurons les effets de la dépendance et la peur de se confronter au rien, au vide, à l’absence de jouets. Alors que nous allons peut-être découvrir, passés les premiers inconforts du manque, que nous commençons à nous détendre et que nos connections intérieures s’éplagent en félicité. Rien à saisir et rien qui vous saisisse. Les tensions vous quittent, le calme vous envahit et vous retrouvez votre sourire intérieur qui paraît naturellement sur votre visage. Ce sont alors des moments de vraies vacances. Lâcher les rythmes effrénés habituels. Entrer dans une zone de non contrainte. Faites cela régulièrement, une journée d’extinction des spots et des feux de rampe. Une journée où vous baignez dans le courant calme et détendu, où vous vous découvrez autrement. Ramenez de cette expédition, où vous avez expédié le superflu qui vous électronique la tête, un objet. Cela peut- être un caillou, un coquillage, une plume, une feuille ou quoi que ce soit qui vous rappellera qu’il existe un temps hors du temps, même au coeur de l’agitation. Aujourd’hui si le moment est propice, accordez-vous ces plages de vrai bien-être et sinon programmez-les, en tapotant sur l’écran de vos nuits blanches. Bonne relaxation de tous les paramètres temporels et vogue le printemps sur le dos libre des hirondelles.
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