Pour celles et ceux qui n’ont pas d’accès facebook ou pour retrouver tous les petits conseils du jour, voici ceux qui ont été publiés au quotidien sur ma page facebook durant la semaine du 5 au 9 mars 2018. Retrouvez plus de conseils au quotidien.
Lundi 5 mars
Ce matin, en sortant donner des croquettes aux chats un bel oiseau chantait. Un son incroyable de clarté vide et si belle. Je me laissais être dans la brèche, suspendue. En l’espace ouvert, ce qui entendait rejoignait ce qui était entendu, nous ne faisions plus deux, l’oiseau était en moi, j’étais en l’oiseau. Joie à la plaine effluve de l’instant. Non dualité – non séparation – immédiateté des éveils mutuels – merci à l’oiseau de chanter à partir du non oiseau qu’il est – joie des rencontres au miroir du matin. Qu’il est bon de ressentir la vivacité du monde au creux de ses entrailles et du vent. Et après? rien ne va venir après car rien n’est parti d’avant. La paix ne pourra jamais venir après le tumulte ou l’agitation. Rien ne pourra jamais venir après ni n’est venu avant. Paix et agitation sont égales en l’espace ouvert. Cependant l’histoire continue bien entendu. Alors il est bon aussi de se rappeler de la regarder avec cela qui n’accueillant ni ne refusant rien peut tout accueillir. Il n’y a que les paradoxes pour boxer gentiment la saisie duelle et faire voler en éclats l’installation des frontières. Fermez les yeux – sentez derrière vos paupières ce qui voit à présent que vous avez les yeux fermés – ce qui se voit comme espace – cela a-t-il des limites? Quel âge donner à cet espace? Quelle forme ou couleur? Quelles caractéristiques particulières? Ouvrez les yeux – qui ouvre les yeux? Votre regard a-t-il une limite? Que voyez-vous vous même en regardant? Où s’arrête et où commence l’intérieur-l’extérieur? Ces questions peuvent nous mettre mal à l’aise – mettre mal à l’aise une part de nous-même qui n’aime pas être exposé au sans réponse. Nous sommes habitués à chercher des réponses. Ce qui est valide sur certains plans. mais lorsqu’il s’agit de rencontrer sa vraie nature, le but des questions est d’aller nager sous la question pour voir ce qui s’y trouve. Là est la réponse, tout près de la question. Aujourd’hui pouvez-vous vous laisser faire par ce que vous ne pouvez résoudre? Quelles que soient les questions d’ailleurs. pouvez-vous regarder vers l’origine de la question? Qui pose la question? Qui suis-je? Qui suis-je ou que suis-je? Cette investigation sollicite ce qui sait déjà en nous – la sagesse qui s’ignore comme sagesse sait déjà qu’elle sait même si nous oublions en permanence ce que nous sommes véritablement pour nous laisser distraire par toutes les formes de séparation que conte l’histoire d’un moi et d’un autre. Oui cela peut être déstabilisant de rencontrer l’espace ouvert que nous sommes. Mais peut-être avez-vous envie de tenter l’expérience. Si oui, tourner votre regard, tourner ou retourner votre attention sur elle-même, pointer vers ce qui semble le point d’origine – y en a-t-il un? Soyez simple, direct, ne cherchez pas à compliquer – restez dans l’inconfort plaisant qui fait beuguer les neurones. Aujourd’hui pratiquez le retournement sur soi de l’attention, du regard essayant de se voir lui-même derrière le rideau de la séparation et laissez être l’expérience du qu’y-a-t-il? Rien de ce que vous connaissez – Bonne enquête sur vous-même!
Mardi 6 mars
Ce n’est pas par la volonté que nous changeons mais par la conscience. Nous pouvons nous détendre dans la vigilance de l’instant qui se présente tel qu’il se présente. Parfois nous nous demandons, s’il s’agit d’accepter ou d ‘accueillir tout ce qui arrive, alors quel est notre pouvoir de changement? Que doit-on changer? En réalité il ne s’agit pas de changement tel que le déménagement des phénomènes indésirables mais de comment nous agissons, dans quel attitude, état d’esprit, compréhension nous faisons ce que nous faisons, nous répondons à ce qui vient à nous. Par exemple, si j’agis est-ce qu’en même temps je me vois agir? J’agis et je me vois agir, ce que je vais faire ou dire, et en même temps j’ai une vision plus large des implications et des conséquences au moment même. Alors peut-être je suspens ce que j’allais faire ou dire parce que j’ai conscience que je ne suis pas intérieurement à la bonne place. Est-ce la peur, est-ce la bienveillance et l’amour qui me font agir? Cela change tout – pour moi et pour les autres. Le savoir de plus en plus est ce qui me permettra ensuite de mieux ajuster clarté intérieure et réponse. Je serai à l’écoute des petits signes avertisseurs en moi. Cela ne veut pas dire que nous nous surveillons mais que nous prenons conscience très vite en un éclair de l’action et de ses effets. Evidemment la plupart du temps non – nous croyons agir mais sommes agis et nous ne verrons les conséquences que plus tard. Nous ne pouvons changer ce qui arrive mais nous pouvons changer notre état de conscience. Déjà en lâchant la volonté contraignante et le perfectionnisme qui risquent de nous décourager. Car pour avancer nous avons besoin de nos propres encouragements. Nous avons besoin de nous envoyer des messages de bienveillance, de nous sourire à nous-même lorsque nous sommes confrontés à des relations ou des situations redoutées. Le chemin passe par soi, la relation à soi. Se sourire afin de préserver sa bienveillance. Faire des pauses régulièrement dans la journée, où que nous soyons, lever la tête, lever le nez et revenir à l’amitié de la respiration. J’inspire et j’expire lentement et longuement jusqu’au bout. Je laisse aller et se recycler tout le trop plein. Je m’accorde le droit d’être humain, pas une mécanique. Je peux même inviter d’autres à respirer avec moi si je sens que cela est trop tendu. Selon comment j’amènerai cette proposition elle sera bien vécue. Car je ne sais pas vous mais moi je ne connais personne qui vivant ne respire pas. Tout ce qui peut favoriser la fluidité, la remise en mouvement, le saut d’obstacles intérieur et extérieur en claire douceur des rappels préserve l’amitié envers soi pour mieux aller et être avec ce que la vie nous présente. Aller mieux et mieux aller sont deux mouvements qui se répondent. Si changement il y a il se fait sur place et uniquement dans l’acceptation de ce que nous sommes, tel que nous sommes. S’arrêter – faire une pause et se dire ou se redire : oui à ma vie, oui à la vie. Sentir la chaleur du coeur inonder votre corps. Aujourd’hui je vous propose de voir comment dans toute action est déjà présente la rétribution d’abord pour nous-même de l’esprit dans lequel nous avons agi. Lorsque nous parlons, entrons en relation, observons où nous sommes intérieurement, alors nous saurons – nous en aurons le pressentiment – l’intuition – du genre de traces qui sera laissé sur le courant de notre esprit. Est-cela que nous voulons? SI nous devons changer, observons au moment d’agir ce qui nous pousse à le faire. Nous nous rappelons alors les valeurs qui sont les nôtres. Ces valeurs ne sont pas de grands idéaux mais des actions concrètes que nous faisons tous les jours à chaque instant. Lorsque notre conscience est tourmentée c’est que quelque chose n’est pas d’aplomb. Faire une pause – respirer – regarder – se replacer au bon endroit en nous d’où la flèche de l’action partira car elle partira toujours dans les deux sens- vers soi et vers l’autre. Convaincu de cela, je fais attention. Aujourd’hui appliquez ce qui vous donne du courage – les mots les attitudes – pour retrouver le fil du oui à ma vie oui à la vie en conscience. Soyez chaleureux envers tout. Bonne pratique de l’attention qui prend soin. Quoiqu’il arrive, sachez vous réchauffer le coeur en prenant le temps de l’écouter.
Jeudi 8 mars
Les mourants, comme les vivants, ont besoin de sentir qu’ils ne sont pas délaissés, ignorés dans leur souffrance. Nous sommes tous des mourants en puissance, moi aussi bientôt je tu il ou elle nous vous tous serons bientôt morts. La mort se conjugue à tous les temps, à tous les lieux, à tous les visages. Elle semble n’être indifférente à personne, c’est pourquoi sans doute certains la choisissent, par défaut, en dernier recours comme seule amie. La mort sans nom prend le costume de nos proches, elle redessine leurs traits dans la vieillesse ou la maladie grave. Ce n’est pas la mort en soi qui est triste mais c’est l’histoire de chair et de sang qui se termine, la relation quotidienne qui va laisser un grand vide peuplé de fantômes à la table. De fait, l’amour et la mort ont une même puissance énergétique. Elles motivent l’appréciation de ce qui est. Elles repoussent les murs des jugements. L’approche de la mort fait monter l’amour, d’abord sous la forme de nos attachements puis libre d’attachements, l’amour devient vrai, ce qui reste de la nudité absolue des âmes. Les mourants, comme les vivants, ont besoin qu’on leur témoigne beaucoup d’amour. Un amour sincère et authentique. Dans nos paroles, dans nos comportements, dans nos regards, c’est au fond le seul message qu’on a besoin d ’emporter, le seul qui soigne réellement, pourquoi attendre ces moments irréversibles pour le manifester? Lorsque nous réalisons que nous et les autres vont mourir, le coeur est touché, empoigné par la tendresse qui vit en chacun et qui s’exprime parfois maladroitement. Comment mieux dire son amour, sa tendresse, qu’en réalisant que nous sommes tous des âmes soeurs les uns pour les autres. Entre coeur et soeur, il y a une lettre qui donne la direction : nos coeurs sont dans le soi non séparé, pour le dire en filant la métaphore. Cela pourrait sembler une déclaration abstraite et pourtant il n’y a rien de plus concret et quotidien. C’est exactement ce que nous cherchons à vivre chaque jour, même sous des formes qui semblent l’inverse, ne pas vouloir ou plus ressentir si le coeur est trop blessé. Or c’est justement la blessure, la fêlure qui en trace ou retrace l’ouverture. Nous sommes tous fêlés et saignons un sang mêlé d’or, comme ces poteries japonaises que l’on répare à l’endroit où elles sont cassées avec de le feuille d’or. L’image est tellement belle et si parlante. Si nous pouvons avoir ce regard alors nous serons toujours touché par toutes nos failles et celles des autres. C’est si beau, si vrai, si tendrement humain. L’or de l’amour nous répare. Avoir l’esprit paisible, même et surtout en présence de la mort, cela signifie avoir pu exprimer tout son amour quand il était encore temps. Tout ce qui nous a empêché d’aimer est cela justement que nous croyons vrai mais qui est faux. Réalisons le avant qu’il ne soit trop tard. Pourquoi avoir si peur de l’amour? Parce qu’on n’en sort jamais indemne dit la fêlure, c’est ainsi répond la vie. Aujourd’hui je vous propose de vivre comme si je, tu, il ou elle, étaient déjà morts et de voir ce que cela change en vous, ce que vous dit votre coeur. Est-ce que cela vous libère des freins du désamour, est-ce que cela vous rend tendre et présent au moindre brin d’herbe? Tout ce qui se manifeste de la vacuité est compassion simple et naturelle, comme brille le soleil, même quand on ne le voit pas. Aujourd’hui laissez briller le soleil de votre coeur et ses rayons de chaleur et de tendresse sans attente et sans regret. Vous savez que c’est le seul chemin. La mort nous le montre, la maladie nous le montre, nos blessures nous le montrent qui dissolvent toute frontière. Aujourd’hui laissez votre coeur suivre sa route, son baluchon de tendresse à portée de main. Bonne pratique!
Vendredi 9 mars
Etre au milieu des choses n’est pas le compromis de la tiédeur. La plupart du temps, nous voguons dans des brouillards déjà mis en place autour de nous, comme si quelqu’un envoyait constamment de la fumée de théâtre pour nous dire où nous sommes. De fait, nous ne sommes ni réellement dehors ni dedans non plus. Nous pataugeons dans la vase, sans faire de bruit ni de vagues, sans vraiment dire qui nous sommes, ainsi pensons nous les autres nous accepterons mieux. La normalité tend à nous rendre anormaux. Nous pensons que les choses seront plus faciles, même et surtout avec nous-même, si nous devenons gris comme tous les chats mais en plein jour. C’est vivre dans une fausse idée de la nuit, sans jamais se rencontrer vraiment. La nuit étoilée vibre au relief des ombres. Nous croyons que fuir loin des ombres ou leur disparition est ce qu’apportera la pratique spirituelle. Se montrer à soi-même ses stratégies d’évitement, rencontrer ses peurs, contacter ses vraies douleurs est le début de la lumière. La lumière se manifeste par les reliefs que l’ombre apporte. La vie n’est pas de recoins, la vie n’est pas tiède, où pourrions nous nous cacher? A chaque fois nous pouvons nous raconter de belles histoires sur les pouvoirs de l’esprit pour nous rassurer que nous ne voguons pas seul, totalement démuni, sur un océan d’absurdités. Et si tout commençait en entrant dans la nuit de la réalité. Et si un chemin se dessinait à nous sur le pas de la nuit? Nous pouvons nous nous divertir jusqu’à plus soif, nous résigner, vouloir tout oublier, rien n’apporte de réel réconfort. Tout pourrait aller mieux mais pas tel que nous l’imaginons, pas tel que nous voulons écrire un scénario lisse et insipide où tout finit toujours par des happy end. Mais il faut en épuiser des casseroles pour se décider à arrêter. Qui nous trompe? Qui nous leurre? l’idée que nous nous faisons que pour être accepté par la vie, par les autres, nous devons nous couler dans le moule social des apparences ordinaires. D’autant plus nous voulons masquer les ombres d’autant plus nous ressentons de l’angoisse. Que ce soit la méditation ou la thérapie, la vérité commence toujours par la rencontre avec ses peurs, ses manques, ses désillusions. Toute notre vie nous expérimentons la perte car nous recréons constamment des montagnes de brouillard dans lesquelles nous vivons un bonheur illusoire. Et si tout le monde évolue dans le même brouillard il n’y a plus de brouillard. C’est là le danger qui guette ou le syndrome de la grenouille qui cuit. Peut-être connaissez-vous cette histoire : si vous mettez une grenouille dans une casserole d’eau froide sur le feu et que vous allumez au début elle ne sentira rien. Puis progressivement cela lui semblera une douce chaleur agréable, elle aura l’impression même de la température idéale sauf que l’eau commence à bouillir et là notre grenouille réalise qu’il serait temps de se tirer mais trop tard! elle est cuite! Alors que si vous la jetez dans l’eau déjà bouillante elle fera un saut qui la tirera d’affaire, elle n’aura pas le temps de se raconter des histoires. Alors imaginez que la grenouille c’est vous. Dans quelle casserole suis-je en train de cuire? Aujourd’hui remémorez-vous les histoires où vous vous êtes senti(e) avoir été le jouet de ce genre de cuisine. Vous avez été consumé à petits feux et vous vous êtes réveillé trop tard! Et vous avez décidé qu’on ne vous y reprendrait plus, non? Qu’en avez-vous tiré comme leçon de vie? Ne pas s’endormir, entrer dans l’ombre, apprécier ce qu’elle nous montre, ses reliefs et ne rien se raconter d’autre ensuite. Au final ce n’est pas si horrible si vous savez sauter à temps. Aujourd’hui, bonne pratique de la grenouille! Précisons qu’il n’a été fait aucun mal à aucune grenouille dans cette histoire et qu’elles ont pu se la couler douce sur leur nénuphar préféré – Plouf!
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