Lors de la retraite d’été de ce mois de juillet, nous avons développé le programme des cinq racines en lien avec la pratique de la méditation.
Le premier jour samatha-vipasyana a été introduit, le développement de l’attention nue et dégagée, avec le support de la respiration. Découvrir une nouvelle expérience autre que l’identification à un vécu habituel de projection et d’agitation. Savoir être dans la présence, sans jugement, et s’habituer à une nouvelle relation aux pensées et aux émotions. La ressource de la respiration spacieuse a été posée comme point de départ d’un processus d’apaisement et de clarté.
Ensuite nous avons pris conscience qu’en changeant notre vision habituelle, nous percevions nos points sensibles, blessures et difficultés relationnelles. La pratique des trois questions du naïkan : qu’ai-je reçu? qu’ai-je donné? en quoi ai-je été source de difficultés? examinées sur différentes périodes de vie a permis de contacter un sentiment de gratitude et d’humilité. Le fruit de ces questions a été intégré dans la pratique de tonglen, favorisant l’ouverture aux deux bodhicitta, ultime et relative.
Prendre en charge ses blessures en y incluant la réceptivité à autrui comme soi-même fait jaillir les souhaits du cœur, l’intelligence et l’adhésion à la parole du coeur qui s’est déployée dans la récitation et le chant des mantras.
Cette adhésion du cœur du bodhisattva conduit à l’action synchronisée. Action synchronisée avec la respiration et avec toutes les activités du corps, de la parole et de l’esprit. La véritable action synchronisée étant celle de la non dualité qui surgit en résonance avec l’instant. Néanmoins cette spontanéité requiert une évolution dans l’ascèse intérieure initiée depuis la pratique de samatha-vispasyana.
Au centre du mandala des Cinq Racines est la réalisation de la vraie nature de ce qui est, mahamoudra. Quelle est la nature de l’esprit? Comment reconnaître les états samsariques? Comment prendre la main que nous tend le bouddha à chaque prison émotionnelle? Puis vient la possibilité de vivre le yoga de la déité où la vision devient visualisation émergeant de la vacuité-plénitude, vivre et se relier au mandala d’activité éveillée, à l’entourage des champs de force des déités et de leurs émanations. Chaque déité est l’expression d’un souhaits qui s’est manifesté en activité éveillée pour le bien des êtres. Sans ces souhaits nous ne pourrions nous y relier avec efficacité, l’efficacité ici étant la confiance inconditionnelle qui fait advenir les champs d’activité où reconnaître sa propre face. La déité n’est autre que ce qui advient naturellement lorsque nous cessons de nous identifier à nos saisies et commençons à voir le potentiel des qualités d’éveil. Il y a un saut qualitatif à faire dans ces pratiques car le point de départ n’est pas la progression vers mais le fait que nous sommes déjà éveillé et que nous pouvons nous comporter comme tel.
Tout ceci est un entraînement bien sûr. La retraite permet de comprendre les liens qui existent entre chaque pratique de méditation, leur sens profond et leur application dans les situations variées de notre quotidien. Nous avons terminé la retraite en revisitant ces pratiques et chacun a été invité à faire son propre programme à intégrer dans sa vie quotidienne.
Prenant l’éveil comme voie tout est le champ pur de félicité de jour comme de nuit ne sépare pas la réalité du rêve de l’illusion – va dans la forêt des villes dans la forêt des champs chanter le mantra de l’état naturel et ordinaire –
Comments