Sur l’échographie je vois un petit bourgeon qui bat, c’est le miracle, le coeur d’un bébé, c’est juste un petit signal, un petit bourgeon qui s’est mis à battre, comme ça, c’est magnifique. Je me rappellerai toujours ces moments incroyables où l’on regarde sur un écran et où on voit la vie en germe commencer son déploiement. Notre propre coeur bat alors à l’unisson comme la queue d’un petit agneau, j’adore cette image des contes, de la queue du petit agneau battant la chamade du coeur. Mon coeur bat encore plus fort en voyant ce petit coeur débuter son voyage. Le ventre est comme un cosmos, c’est ainsi que je le sentais, une nuit utérine propice à l’émergence d’un corps et d’une conscience. Cela restera toujours un étonnement merveilleux. Ce que l’on voit en premier c’est le coeur, le cerveau vient après. Le coeur est premier, même si la tête ensuite lui volera la place ou le reniera ou y succombera de façon irraisonnée. Le coeur du sujet, le coeur du problème, avoir le coeur sur la main, ouvrir son coeur et tant d’expressions qui nous rappellent le centre, l’essence, là où l’énergie du ciel et de la terre se rencontrent et se concentrent. De récentes découvertes ont montré que le coeur a son propre système nerveux. Et que lorsque l’on parle de coeur brisé, cela a une réalité physique. C’est pourquoi il est si essentiel de prendre soin de son coeur, à tous les niveaux, à tous les étages de la racine à la couronne.
Placez votre attention au centre de votre poitrine, posez vos mains à cet endroit, fermez vos yeux, sentez les battements de votre coeur sacré. Ce n’est pas exactement votre coeur physique mais cela se situe dans la même région qui représente le centre de notre corps et de notre être profond. S’ouvrir à son coeur sacré est connaître sa vraie famille d’appartenance, celle de sa vraie nature inconditionnée. Cela donne un sentiment de sécurité, de sérénité, de joie très intime et très libre. En tant qu’être humain digne de ce nom et en tant que chercheur du trésor de soi, il est essentiel de se relier, de se reconnecter et cela régulièrement aux émotions sacrées qui sont la nourriture du coeur : joie, gratitude, don, amour, gentillesse et bien d ‘autres encore. Par le coeur nous sommes en lien, en résonance, en cohérence. Lorsque nous vivons des états de stress, les battements de notre coeur se désynchronisent, deviennent incohérents et c’est la porte ouverte à tous les dérèglements. Le rythme du coeur est lié aux émotions ressenties qui synchronisent le rythme du cerveau, du système nerveux et des autres glandes. C’est le coeur qui envoie des informations au cerveau. C’est lui aussi qui orchestre le choeur de ce que nous recevons du monde extérieur. Des tests ont été faits sur des personnes à qui on montrait de manière aléatoire des images négatives (accidents – attaques de serpent, etc.) et des images positives (fleurs – coucher de soleil, etc.) et on s’est aperçu que le coeur répondait avant même que l’image n’ait été atteint le conscience. Le coeur perçoit les informations avant de les relayer au cerveau. D’où l’importance d’ouvrir son coeur et de l’écouter. Evidemment c’est aussi lui qui a reçu les coups de couteau, les flèches et les blessures, c’est pourquoi le coeur n’est pas toujours si ouvert ni si fiable. Il est parfois même aveugle ou claudiquant ou entêté ou malade.
Ce n’est pas parce que nous parlons de coeur qu’il nous faut oublier la clarté et les couches de conditionnement. Le coeur est bien plus grand que ses choix sentimentaux, ses sautes d’humeur et ses préférences. Plus grand, plus vaste, plus libre. La pratique spirituelle nous aide à muscler ses ouvertures, à lui offrir de la bonne nourriture, à vérifier ses connections pour qu’il ne tombe pas en panne. Comment la clarté de s’ouvrir vient au coeur? A travers l’entraînement qui le régénère de manière inconditionnelle : la gratitude, la joie, l’amour, cela peut-être aussi la pratique de Tchenrézi ou tout autre qui vont en ce sens et toutes les pratiques y vont, c’est le coeur, c’est bodhicitta relative et ultime. Nous sommes déjà ce coeur ouvert – cela peut nous faire peur. Comme nous avons été blessés en nous ouvrant nous avons tendance à nous refermer. En même temps ce qui nous referme n’est pas naturel, c’est pourquoi nous souffrons alors doublement. Il est vital de pratiquer ces émotions sacrées de joie et de gratitude sur des liens qui nous permettront de nous ouvrir à nouveau plus facilement, de retrouver un chemin de confiance et de douceur. Par exemple, cela peut être de se réjouir d’un oiseau qui chante, ou la reconnaissance que vous avez pour le soleil sur votre peau, etc. La nature particulièrement est une source d’émotions sacrées. Il m’arrive de pleurer le coeur hérissé de joie à la merveille d’un ciel ou des arbres balancés par le vent et là je sais que je suis dans ma famille d’appartenance. La joie est spontanée, la dualité a flambé en félicité instantanée. Et vous, est-ce que cela vous arrive? Bon dimanche les volets du coeur ouverts!
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