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Rencontre avec une souffrance

Dernière mise à jour : 9 oct. 2022


Le conflit avec une personne proche resurgit toujours. Je me dis que oui je dois accepter. J’ai beau faire des pratiques, ça ne change rien. Le doute m’envahit. Suis-je sur la bonne voie? Merci à la personne qui posé cette question. Nous sommes tous concernés. Bien que je ne sache pas de quel genre de conflit il s’agit, il est quand même possible ici de donner quelques pistes. Et n’oubliez pas si vous ne pouvez vous-même vous accompagner, il est toujours possible de le faire avec une personne avisée et compétente, un-e thérapeute. D’abord, je rappellerai comme il est important d’apprendre à mieux communiquer avec soi-même plutôt que d’essayer de se débarrasser de l’inconfort. La première chose c’est de se dire que l’on va aller à la rencontre de la souffrance que le conflit soulève, rappelle. Une souffrance demande à être rencontrée, libérée. Plutôt que de rester figé, ou de minimiser, ou d’accuser les circonstances, on fait une pause. On prend un peu de temps, un cahier, un crayon pour entrer en relation avec ce qui se présente, se questionner, enquêter. Si ce conflit revient, c’est que nous n’avons pas prêté attention suffisamment à son origine.

Lorsque l’on est remué par un conflit, cela part dans tous les sens, et on ne voit pas réellement ce qui se passe en nous. Donc clarifier en faisant un état des lieux de nous maintenant. On lâche l’événementiel, à quoi on ne peut rien,  pour se concentrer sur l’existentiel, c’est-à-dire ce que l’on ressent. On commence par lister les croyances, en lien avec ce conflit, la vision que l’on a des choses. En quoi elle est contrariée, et d’où vient cette vision à laquelle j’adhère. Et puis on écoute ses sensations corporelles, où suis-je touché, impacté dans mon corps? le lieu du corps m’éclaire peut-être sur le sens de la souffrance ressentie. Je regarde les émotions, sont-elles en lien avec des blessures de l’enfance? Ce qui amène à revisiter un pan de son histoire, de son passé, à faire des liens pour mieux comprendre ce qui se joue. Nous pouvons aussi porter les souffrances d’autres personnes, à notre insu. Il est donc judicieux d’examiner au niveau généalogique, inter et transgénérationnel, les répétitions, les blessures, les destins croisés. Ma vie, dans certains domaines qui me posent problème ou je ne réussis pas, ressemble-t-elle à celle d’un-e ancêtre? On ne cherche pas de coupable mais des éclairages plus précis et pertinents. Une fois que l’on en a conscience, on remarque que notre passé, et tout ce que nous avons vécu, est toujours là avec nous. Ce sont les parties de soi, les personnages qui ont parfois été laissé de côté pour toutes sortes de raisons.

Nous pouvons aussi avoir la sensation que certains conflits remontent même au-delà de cette vie, comme venant avec nous d’un passé très lointain. C’est la sensation, avec le recul, que j’ai quelque chose à comprendre, à apprendre et que ce n’est pas pour rien que je suis arrivé-e dans cette famille. A vous de voir si cela fait sens. Nous pouvons mettre à jour des mémoires, des personnages restés en souffrance en nous, encore agissant à l’heure actuelle. Un conflit qui revient régulièrement nous oblige soit à le subir encore et encore avec de nouvelles intensités soit à l’examiner pour mettre à jour ces zones de souffrance, communiquer intelligemment avec elles, humainement, et ainsi favoriser le changement souhaité.

Entrer ainsi en contact à partir de l’espace ouvert nous fera voir le conflit différemment. Il s’agit toujours de libérer une souffrance qui n’a pas été vu, entendu. Donc il ne sert à rien de la masquer et c’est ce qui est exprimé dans la question : quoique je fasse ça ne change pas. On ne peut passer en force, au risque du déni. Il vaut mieux arrêter de combattre même avec de belles pratiques. C’est ce qu’a fait Milarépa dans sa grotte. Lorsque des démons lui sont apparu, il a essayé toutes les pratiques qu’il connaissait pour les faire partir. Et lorsqu’il s’est rendu compte que c’était son propre esprit qui les produisait, alors ils ont disparu. Chacun peut témoigner de cette réalité existentielle dans son propre vécu: il y a des cycles, des choses reviennent encore et encore. Soit on adopte des stratégies de fuite, de combat ou de déni soit on réalise que ces stratégies ne seront toujours que temporaires. Et attention au retour du  bâton refoulé.

Pratiquer commence donc par reconnaître tout ce qui a échoué de nos stratégies, souvent inconscientes et protectrices, et décider de faire face autrement. En fait, la pratique marche très bien justement en montrant qu’on ne peut l’utiliser comme cache misère. Le pot aux roses est dévoilé pour un meilleur arrosage de nos qualités et une trajectoire plus adaptée à qui nous sommes.

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