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Du simple bonheur d’être

Dernière mise à jour : 12 oct. 2022


Dans le programme des Racines de la présence, nous organisons des retraites de méditation. Qu’est-ce qu’une retraite de méditation? il y a deux mots en lien : retraite et méditation. Faire une retraite est se mettre en retrait, que ce soit pour une journée, une semaine ou parfois plus. Plus important que la durée est l’aspiration à être réellement présent à ce qui se passe.


De quoi se met-on en retrait? de l’agitation habituelle, du milieu ambiant, des habitudes dans lesquelles nous sommes pris, dans lesquelles nous n’avons plus assez d’espace. Se mettre en retrait est la nécessité de trouver un ailleurs où se recontacter soi-même autre, être tenté d’aller à l’inconnu de soi pour se ressourcer en se reconnectant à ce que l’on néglige habituellement, par manque de temps, de disponibilité, de conditions favorables, cet autre qui est vous et qui vous manque étant votre nature essentielle. Bien qu’elle soit là, vous ne la ressentez que dans le manque ou l’éloignement. Il est possible de s’en rapprocher, rien que cette aspiration au voyage vers l’inconnu de soi vous apportera un soulagement. C’est un voyage paradoxale puisqu’il a lieu dans l’immobilité, toute relative bien entendu, nécessaire pour faire de la place, donner de l’espace à la respiration intérieure de l’être profond, pour faciliter la reconnexion à ce sentiment d’être, en toute simplicité, présence et lâcher-prise. En retrait du milieu où nous avons nos habitudes, nous pouvons dans un autre espace, naturel et propice, découvrir le calme, le silence, poser ses valises voire se délester des poids qui nous fatiguent. On se met aussi en retrait des rythmes d’un quotidien organisé autour d’une certaine rentabilité, que ce soit aller au travail ou simplement faire des courses pour préparer un repas. Dans le contexte d’une retraite, nous sommes dispensés de ces tâches. Même si nous donnons un coup de mains pour débarrasser la table ou essuyer la vaisselle, d’autres s’occupent pour nous de l’infrastructure qui y préside. Ainsi dans un autre lieu, nous vivons un autre temps, au rythme des sessions de méditation. Méditer est déjà prendre soin de la relation au simple bonheur d’être, en goûter les qualités voire se laisser explorer par ce que cette simplicité pourrait nous faire découvrir. Matériellement, nous pouvons nous laisser porter par les horaires, les temps de pratique : que ce soit la méditation assise ou la méditation marchée et le silence qui les accompagne. Il y aussi les sessions journalières pour réapprendre à bien respirer, approfondir les auto-massages, faire des exercices d’assouplissement et d’étirement afin de soulager les souffrances physiques fréquentes lorsque nous passons de longues journées assis devant nos ordinateurs et sans mouvement. Notre dos est fatigué, nos yeux sont fatigués, nos esprits sont agités. Pas assez de clame me direz-vous mais pas assez de mouvement non plus, de bons gestes qui ré-harmonisent la relation au corps.

Se poser, se détendre pour réamorcer des mouvements plus harmonieux, entendre le corps et le soulager, c’est là un élément indispensable aujourd’hui des retraites de méditation. Il ne s’agit pas de rester assis à qui tiendra le plus longtemps, ce n’est pas une pratique destinée à cultiver une relation masochiste, bien au contraire! sentir les tensions du corps, les énergies bloquées, la respiration nouée sont les premières choses à voir afin de savoir comment apporter du soulagement pour mieux entrer dans une relation facilitée à son esprit. De même, la nourriture a son importance en tant que source fréquente de déséquilibres et de compensations ou d’attitudes extrêmes. Déjà, pendant les retraites la nourriture est végétarienne. Mais nous pouvons aller plus loin : il est parfois proposée aux personnes qui le souhaitent de faire une monodiète dont l’objectif n’est pas de maigrir ou de jeûner, puisque la monodiète est se nourrir du même aliment sur une journée, mais simplement de faire participer le  corps à un nettoyage naturel, dans un contexte propice de calme et de détente et accompagné. Ainsi il est plus facile de mettre en place de nouvelles habitudes, au moins le temps d’une retraite. C’est aussi l’occasion de travailler sur ses attachements, dépendances et fixations et de se sentir différent, mieux dans son corps physique. Méditer est sentir le mouvement en nous, la bonne circulation grossière et subtile des énergies, l’absence de blocages ou de moindre blocage. Travail sur le corps et instructions pour la relation à l’esprit se synchronisent, agissent en synergie. Ce n’est pas le bien être qui est recherché mais un mieux savoir être dans la relation aux tensions, et pour cela il y a des moyens simples et efficaces que nous pouvons apprendre à utiliser.

Accompagné signifie que nous sommes avec d’autres dans un esprit de soutien et de bienveillance. Par le simple fait de faire ce que nous faisons seul et ensemble, nous aidons chacun et chacun aide tous. Inutile de parler pour cela ou d’élaborer de grandes théories de communication. Ce qui nous accompagne et fait le lien entre nous est la pratique, le rappel des instructions bénéfiques pour vivre le plein potentiel de ce moment. La personne qui guide la retraite incarne à la fois l’ouverture et la structure, l’ossature de l’ensemble et le contenu. Entretiens de méditation, temps d’échange, de questions/réponses ponctuels aident à passer les obstacles qui peuvent se présenter.

Lors d’une retraite tous les temps, en journée ou la nuit, nos rêves, etc. tout participe de ce remue-méninge-ménage qui nettoie la maison et la remet en ordre. Nous sommes donc invités à venir avec un cahier afin de faire un journal de retraite qui pourra ensuite nous accompagner au quotidien, comme journal de pratique. Nous gardons ainsi des traces  auxquelles il est utile de revenir, comme le fil à soi de nos chemins de traverse, nous permettant de mieux nous comprendre pour avancer.

Enfin l’essentiel est de rappeler que nous faisons l’expérience de ce dont nous avons à faire l’expérience, à l’insu de nos contrôles, l’esprit étant libre de générer sur le champ des fleurs de stabilité, de joie, de gratitude, de lucidité, et bien d’autres encore, si on lui en donne l’opportunité.

Vous pourrez repartir ayant nourri cette relation essentielle à votre nature profonde, et continuer peut-être à la faire vivre dans votre vie quotidienne avec de nouvelles habitudes. Et si vous sentez que vous perdez vos couleurs, n’hésitez pas à reprendre un bain de nature profonde de temps à autre, en refaisant une retraite, été ou hiver.

Parfois on me demande s’il est nécessaire d’avoir déjà pratiqué ou si cela ne sera pas trop dur physiquement? il est normal d’avoir quelques craintes face à ce que l’on ne connaît pas mais je tiens à vous rassurer, ces retraites sont ouvertes à toute personne qui ressent la nécessité de se relier dans le silence et la détente à son essence, qui a l’impression d’avoir trop négligé ce lien, ou, dit autrement, qui se sent fatiguée, coupée d’elle-même ou qui a le désir tout simplement d’apprendre à méditer. Des ateliers ont été mis en place pour favoriser le soulagement des tensions physiques. Rappelons qu’il est possible de méditer sur une chaise et qu’il n’est pas nécessaire de s’astreindre à une posture infernale. Tout dépend de vos souhaits, de votre entraînement mais l’important n’est pas dans la performance physique. Enfin le véritable obstacle comme souvent est la petite voix grincheuse qui a peur que ses habitudes lui manquent, là aussi c’est quelque chose qui passe et se dépasse, si vous restez à l’écoute des raisons de votre coeur et si vous entrez dans la confiance de l’expérience à faire.

voir en chaque chose le sacre de l’instant manger dormir rêver agir en silence entendre les oiseaux parler de nouvelles résonances – participant à la nature se découvre ma vraie nature libre de complications et riche de tonalités – seul et ensemble inspirer le ciel et féconder la terre du simple baiser d’un pas accompli –

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