Rien ne peut stopper, même une fraction de seconde, le flux dans lequel nous sommes. Nous expérimentons la fraîcheur de la vie à chaque moment. Chaque moment est un nouveau moment. Chaque respiration est une nouvelle respiration qui nous reconnecte à l’instant, le temps même d’un seul inspir, d’un seul expir.
La respiration nous traverse aussi simplement que le miroir fait apparaître sans effort notre reflet lorsque nous nous regardons dedans. Dans la liberté de respirer le fait d’être vivant s’affirme de lui-même. Inutile qu’il y ait quelqu’un pour en attester. Cela se fait naturellement et sans effort. C’est là une ressource toujours disponible.
La pratique est d’observer et d’expérimenter ce qui apparaît, moment après moment. Bien sûr, nous savons que lorsque nous nous regardons habituellement dans un miroir, les choses ne restent pas simples très longtemps. Nous remarquons comment nos corps et nos visages se reflètent dans le miroir et nous avons des réactions. Nous réagissons par des émotions et des jugements au sujet de ce que nous voyons. Nous sommes trop ci ou pas assez ça. Beaucoup d’insatisfactions résultent de cela. Il n’est pas facile, pour la plupart d’entre nous, d’observer simplement qui nous sommes comme nous sommes. De nombreuses tentatives de retoucher l’image, de l’améliorer, de changer les parties que nous n’aimons pas rajoutent des couches de complications qui nous coupent de la fraîcheur du moment. Nous sommes inconfortables avec nous-même. Nous ne sommes jamais contents, nos corps et nos esprits ne sont jamais comme nous voudrions qu’ils soient. Et quand cela arrive, que nous puissions être synchronisé avec ce qui se manifeste, nous anticipons que cela risque de ne pas durer. Ainsi il y a une distance qui se creuse entre celui ou celle que nous sommes et qui nous pensons que nous devrions être. Quelquefois la conscience de cette situation nous amène à être motivé pour écouter des enseignements, intégrer des rappels, et d’autrefois cela ne fait que nourrir la haine de nous-même.
Le temps d’une respiration, nous pouvons juste entrer en amitié avec tous les aspects de nous même qui se manifestent : notre anxiété, notre colère, notre avidité et bien d’autres états encore. Dans la pratique de la méditation, nous ne sommes pas dans l’identification ordinaire aux pensées mais nous nous observons en train de penser. Cela veut dire qu’il s’agit juste de voir, juste de sentir, juste de respirer. L’activité la plus basique de notre corps est la respiration. Nous respirons et nous sentons la sensation de notre respiration dans notre corps. Quelques soient les pensées qui viennent, elles viennent tout simplement. Il peut y avoir de la tension ou des douleurs dans certains endroits de notre corps. Nous pouvons aussi juste ressentir cela. Il ne s’agit pas d’arrêter le flux des pensées ou d’essayer d’arrêter de penser. Nous devons apprendre à nous asseoir avec notre résistance à tout ressentir et ressentir chaque aspect douloureux de nous-même. Juste signifie laisser aller le besoin de faire quelque chose pour nous approuver nous-même, nous transformer. Juste laisser les choses comme elles sont, rester détendu dans l’ouverture, dans la conscience nue et dégagée de chaque moment l’un après l’autre. Où que nous soyons, revenir à la liberté de respirer, goûter la fraîcheur instant après instant, juste le temps même d’une seule respiration.
Ne négligez pas le pouvoir d’une seule respiration. Parfois prendre ou reprendre sa respiration est le temps nécessaire pour retrouver l’espace intérieur et retourner son esprit dans la bonne direction. Où que vous soyez, au travail, dans les transports, en train de faire les courses, vous avez la possibilité de revenir à l’amie-source qu’est la respiration aussi directement et facilement que de vous regarder dans un miroir.
Marcher dans l’ouvert entrer dans le courant – où que tu sois rappelle toi de t’unir instant après instant librement au vivant même d’un seul expir –
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