Pour celles et ceux qui n’ont pas d’accès facebook ou pour retrouver tous les petits conseils du jour, voici ceux qui ont été publiés au quotidien sur ma page facebook durant la semaine du 30 avril au 4 mai 2018. Retrouvez plus de conseils au quotidien.
Lundi 30 avril
Ce matin grand vent. De ma fenêtre je vois les arbres aux branches secouées. Et en même temps je vois les arbres méditer debout. Je les vois enseigner la stabilité, l’enracinement, la non lutte avec ce qui les agite. Peut-être vous est-il déjà arrivé d’aller spontanément vers un arbre, de vous sentir attiré par sa présence, sa magnificence, son pouvoir paisible et puissant à la fois. On peut s’y coller le dos, ou rester simplement face à face à se contempler. En ouvrant ce matin facebook, je tombe sur la photo d’Andrée d’un arbre, avec ces mots : “j’ai salué l’arbre – nous nous sommes reconnus” – oui quand on se salue on se reconnaît toujours, c’est une reconnaissance mutuelle. L’arbre invite spontanément à l’inclinaison. Pour vivre dans un milieu où il y a une très belle nature et des arbres que je côtoie chaque jour, je sais combien ces présences sont précieuses et inspirantes. A les contempler notre regard change, une nouvelle conscience apparaît, un arbre pourrait bien commencer à pousser en nous. Tenir debout, les pieds enracinés dans le sol, toucher l’écorce, sentir le contact avec l’air, le soleil et le vent. C’est près d’un arbre que le Bouddha s’est éveillé. Et nous aussi nous pouvons aller chercher le pouvoir de l’arbre-maître. Aujourd’hui je vous invite à regarder les arbres et de vous laisser respirer et inspirer. Et si vous avez la possibilité de vous approcher de l’un d’eux, laissez-vous enseigner, face à l’arbre, la force immobile qui traverse les âges. Puis remercier à votre façon pour cet échange, donnez votre salutation et emportez avec vous son enseignement. Bonne pratique de quiétude malgré les inquiétudes près de l’arbre-maître.
Mardi 1er mai
Ce matin, pendant que je tapote sur l’écran, peut-être profitez-vous de ce 1er mai en faisant la grasse ou grâce matinée sous les effluves d’un brin de muguet à treize clochettes? Eh oui le brin de muguet est un peu comme le trèfle à quatre feuilles, si vous trouvez un brin à treize clochettes c’est très auspicieux. L’idée d’offrir un brin de muguet remonte à la renaissance. En même temps, c’est la fête du travail ou plus exactement des travailleurs qui ont lutté, à une époque où la lutte donnait encore des résultats, pour une journée de 8 heures. Bref vous irez vous renseigner si vous voulez en savoir plus et vous comprendrez pourquoi aujourd’hui pour fêter les travailleurs et non le travail, on ne travaille pas et on est payé quand même. Enfin en principe! Et puis surtout le brin de muguet fête le retour du printemps, de l’amour et du bonheur. Pourquoi le retour? parce qu’on espère le retour de ce qui est bon, des bonnes récoltes, après l’hiver où tout semblait gelé. On attend aussi le retour de l’affection, de l’amitié, de la chaleur partagée, après l’hiver des coeurs. Offrir un brin de muguet peut-être un geste fait en signe de réconciliation. Il est le souhait des retours de bonheur, d’amour, de renaissance. A ce propos, ce matin, j’apprenais la naissance d’un petit brin de muguet, Galaad, né sous le signe du bonheur et de l’amour. Je sais qu’il a de nombreuses marraines qui veillent sur lui. Alors longue vie à lui qui rencontre le monde aujourd’hui à travers le sourire et l’amour de ses parents. Chaque année lui sera rappelé qu’il est né sous le signe de l’amour et du bonheur, et que tout le monde le fête, n’est-ce pas merveilleux? On peut toujours souligner et rappeler ce qui est bon, n’est-ce pas les fées? C’est le moment de quelques souhaits. Qu’est-ce que j’ai envie de voir revenir, fleurir dans ma vie aujourd’hui? Quelle invitation avez-vous envie de vous lancer à vous-même? Offrir se fait dans une rencontre. Que ce soit d’amis à amis, de personne à personne ou de non personne à non personne ou d’esprit à esprit ou de coeur à coeur. Pour offrir il faut se rencontrer à partir d’un espace partagé. Et si vous n’avez personne à rencontrer, allez rencontrer l’oiseau ou la rivière ou allez offrir un brin de muguet à n’importe qui dans la rue que vous ne connaissez pas mais qui, comme vous, appréciera de se laisser rencontrer et toucher au meilleur des coeurs en désir d’ouverture. Que chaque pensée soit une clochette odorante qui donne envie de vraies rencontres, non plus virtuelles mais de chair et de sang. Tous les ateliers, les retraites, et sessions sont l’opportunité de constamment s’offrir encore et encore les brins de muguet de notre essence profonde, de notre coeur. La vie n’est pas virtuelle. Elle se vit dans de vraies rencontres, de vraies présences. N’en restez pas à l’échantillon du parfum mais venez à la source du jardin. Belle journée à partager avec celles et ceux que vous aimez, avec une pensée d’amitié pour tout vivant. Et si vous pouvez faire plus, faites plus. Que rien ni personne ne soit exclu. Faites résonner les clochettes de l’amour pour éclairer le chemin du bonheur à retrouver. Et ne venez pas seul(e).
Mercredi 2 mai
La porte du corps s’ouvre lorsque nous nous allongeons sur le sol. C’est toujours un moment particulier de guider une méditation allongée. On sent que s’allonger sur le sol, prendre contact avec la terre de tout son long est un moment apprécié et réconfortant. Nous sommes souvent assis ou debout, rarement allongé, à part pour s’endormir, le soir ou pendant une sieste. Mais se coucher sur le sol avec conscience et présence, cela n’est pas fréquent. C’est surtout dans les stages que nous expérimentons cela, yoga, relaxation ou autres. Scanner le corps dans cette position, en lien avec la respiration, est un voyage sensoriel où l’esprit et le corps se meuvent ensemble. Cela procure une sensation de grande détente, d’intimité, d’espace, de légèreté et d’abandon à la fois. C’est comme entrer dans une autre dimension, investir autrement la relation à soi à travers la parole donnée à son corps. Aujourd’hui je vous invite à un moment de la journée à vous allonger sur le sol. Et de fermer les yeux. Si vous avez un tapis ou une couverture pour cela c’est bien. Car il ne s’agit pas seulement de la posture allongée mais du lien avec la terre elle-même. Respirez avec cette conscience de vous laisser porter par la terre et de vous y enfoncer. Sentez à la fois la lourdeur, la pesanteur et la légèreté spacieuse. Entrez en contact avec votre corps, en portant votre attention sur chacune de ses parties. C’est le moment de vous rapprocher de lui, d’être à son écoute, dans son acceptation. Laissez chaque partie, chaque organe, chaque cellule prendre sa place et ressentez les points de contact avec tout ce qui vous entoure : l’air, les bruits, ou le silence, l’espace environnant, les odeurs etc. Soyez en résonance avec tout ce qui a lieu ici et maintenant. Laissez les décontractions se faire, les tensions se relâcher et la clarté apparaître. Plus près de son corps, on est moins dans la pensée. On oublie le temps. C’est un bon exercice à faire et que l’on fait parfois spontanément lorsque l’on est sur une plage, les yeux fermés, abandonné au flux et au reflux de la mer, qui berce de son acuité sereine. Alors aujourd’hui bonne journée avec un moment comme à la plage.
jeudi 3 mai
Ce matin encore il a fallu allumer un petit feu, car l’intérieur de la maison ne s’était pas réchauffé. Ce qui m’amène à vous parler naturellement, par la coïncidence immiscée, du pouvoir qu’exerce la contemplation du feu sur quiconque entre à son contact. Voir les flammes poindre et grandir est en soi un spectacle dont on ne se lasse pas. Voir sauter les braises, danser les flammes, se consumer les bûches, crée en nous un état hypnotique et relaxant. Une véritable invitation au repos et à la libre rêverie, où jouir sans contrainte de l’instant. N’est-ce pas d’ailleurs cela le foyer? S’asseoir autour du feu, regarder sa lumière, sentir sa chaleur, avoir le sentiment d’être protégé, en sécurité. Autour d’un feu, même à plusieurs, nous devenons soudain silencieux. Nous entrons naturellement dans un état de contemplation magique. Prométhée n’a-t-il pas volé le feu aux dieux? Rassemblés devant la cheminée, nous sommes dans le lieu propice à enflammer les imaginations. C’est là que se racontent les histoires, les rêves, les contes d’antan, là que se font jour les désirs, les intimités, à la veillée des flammes. Si nous avons l’opportunité de faire nous-même le feu pour nous chauffer, nous renouons avec un geste très ancien qui nous fait prendre conscience de son importance, des silex au simple bouton qui tourne. Voyez tout ce que la relation au feu a permis, de la cuisine à l’industrie. Restons simplement en lien avec les bienfaits de se relier aux effets du feu, en nous attardant au spectacle des flammes comme aux reflets de notre propre esprit. Si vous n’avez pas un poêle ou une cheminée à allumer directement, alors je vous invite à trouver une bougie. Une fois la bougie allumée, contemplez sa flamme vacillante et immobile à la fois, son coeur bleu entouré de rouge orangé, sentez la diffusion de sa chaleur, sa présence invitant au recueillement. Chaque fois que vous le sentez, plutôt que de rester dans l’obscurité, allumez la petite flamme de votre coeur à la chaleur claire de la lumière invitée. Sentez ce que cette douce chaleur nourrit en vous. Pensez à d’autres et faites un voeu. Et que ce voeu vous amène à apporter un peu de votre lumière et de votre chaleur vers ceux qui n’en n’ont pas ou n’en trouvent plus. Nous sommes comparables à des bougies. Il y a une image du dharma pour évoquer ce qui passe d’une vie à l’autre, on dit comme une bougie en allume une autre qui n’est ni tout-à-fait la même ni tout-à-fait une autre. Il est dit aussi qu’une personne proche de la mort a parfois, quelques instants, un regain d’énergie, comme la flamme grésillante d’une bougie dont l’intensité augmente juste avant son extinction. Invitez-vous à ressentir votre propre flamme. Et si vous la sentez éteinte, si vous avez l’impression de geler sur place, d’être pétrifié en glaçon pour toutes sortes de raison bien plus importantes que la température extérieure, alors allez chercher l’enseignement très ancien de la magie du feu. Brûlez, consumez, détruisez en jetant au feu ce qui vous encombre, vous pèse, vous bloque. Vous pouvez l’écrire sur du papier et le donner aux flammes en pensant que le feu en a pris soin et que tout s’est apaisé. Aujourd’hui, bonne pratique du feu que vous êtes.
vendredi 4 mai
Ce matin, je me demande où vont les chats quand ils ne sont pas devant la porte, où vont les pensées quand elles disparaissent, où va le vent quand il ne fait pas bouger les arbres? Autant de questions qui ont peut-être poussé au cœur des réponses. Et si les questions n’étaient que des façons pour les réponses d’apparaître? Et si nous en savions plus que nous ne nous le disons à nous-même? Et si nous écoutions notre sagesse de fond au fond plutôt que de remonter au supermarché du mental pour des certitudes toutes faites? La réponse ne peut pas se trouver ailleurs que dans la question. Alors regarde vers où pointe le doigt. J’aime beaucoup ce koan zen – je le radote régulièrement – : le disciple demande : où est la nature de bouddha? Et le maître répond : tout près de ta question. Quel émerveillement! Oui tout près de nos questions il y a les réponses. C’est même celles-ci qui les impulsent. Il y a plein de façons de poser des questions, c ‘est-à-dire de mettre en quête des réponses. Il y a des questions qui tiennent la route sur le long terme. D’autres moins. Même si j’aime à penser que toute question est un point de départ pour creuser, pour aller de question en question vers un eurêka plus sensible, vers une ampoule qui s’allume soudain, suffisait juste de rallumer le courant. Que ce soit dans la voie spirituelle ou dans l’accompagnement thérapeutique, on s’aperçoit que la motivation de s’éveiller ou de sortir de la souffrance s’exprime par des questions qui n’ont pas trouvé de réponse. Et cela est précieux. Même dans les contes, les fées posent des questions: que veux-tu vraiment? Et essaie de ne pas gaspiller tes réponses en sornettes. Et écoute le “je ne sais pas” avant de te précipiter car il n’y a pas d’autre réponse que ce à quoi tu t’ouvres à l’instant, si tu diriges bien ton regard. Ne cherche pas tes clés sous le lampadaire si ce n’est pas là que tu les as perdues. Aujourd’hui je vous invite à regarder vos questions. Et à écouter tout près ce qui se dit. Plutôt que de chercher des réponses extérieures. La plupart du temps nous ne savons pas. Et c’est là que tout commence. Vous pouvez utiliser celle que je vous citais précédemment : Qu’est-ce que je veux vraiment et accentuer le vraiment? Posez-vous la question plusieurs fois de suite pour la ressentir en profondeur, dans votre corps, dans votre cœur. Socrate enseignait par la maïeutique, l’accouchement des âmes, la reconnaissance de ce qu’elles savent déjà. Quelle merveilleuse pédagogie, que le questionnement, qui n’est plus qu’avancée dans l’ouverture de la vraie connaissance, coïncidence à la naissance de soi. Nos questions peuvent nous apprendre beaucoup. Écoutons-les à partir du silence ouvert où les pressentiments de sagesse lèvent des lièvres d’intuition. Et si cela file à travers champs, tant pis, laissez se défaire les saisies des faux savoirs et continuez à observer, le lièvre réapparaîtra sans que vous vous y attendiez. Vous pouvez écrire vos questions, les porter dans votre journée comme des rappels d’ouverture. Où est la question quand elle n’est pas dans la réponse de l’expérience? Juste au bord des lèvres de ton attention. Bonne pratique des questions qui vous en apprennent sur elles-mêmes et sur vous.
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