Vendredi c'est poésie !
Diseuse d'Orphée, je vous partage mon amour de la poésie avec La toute blancheur, extrait de traces sensibles disponible aux éditions Kaligraf.
La toute blancheur
le coq de la mer court dans ses bruyères d’eau – alors que les yeux s’alignent sur l’impeccabilité de l’horizon le jour décline au rivage alloué de pulsations – un phrasé monte du fond de la mer et se perd à hauteur de peau – la voix du vent dépigmente le rivage –
le coquillage habite un poème qui habite un coquillage qui habite un poème et ainsi à l’infini de lieux introuvables – qu’es-tu venu chercher ici ? – la nuit désosse des bateaux de clarté à la criée d’oiseaux tenaces – déflagration soudaine à l’écho atomique de tes tempes – la toute blancheur d’un coquillage pose sa marque d’un sceau gravé d’oubli – lenteur des silences à La toile des comètes – que dire de l’immense amputé de ses mots ? –
tout oublier à la mer alarmée de charniers qui cercle et contre jour les visages effacés de l’amour – c’est ainsi que vient à l’indigo de l’horizon statique et lacté la brillance d’un pois de soleil qui tarde à mourir – tu le regardes se faner à l’aplat millimétré et fascinant d’un si loin si proche –
un coquillage habite le creux de ma main qui habite un coquillage bruissant et patiné et ainsi à l’intérieur de l’infini retrouvé et salé du vivant – secret des résonances qui habitent des résonances qui s’habillent de secrets – à présent tu souris à la nuit fendue d’étoiles –
en vérité tu ne peux résister à la toute blancheur d’un cercle tiré au cordeau de la mer – tu te laisses alors aller aller encore aller lâchant l’effort de vivre qui s’efface sous tes pas qui effacent tout chemin –
tu te joins à la vague qui se joint à la vague où se cache le pois retiré du soleil et ce qui s’émerveille à travers toi en rien et jamais tu ne le possèdes –
C'est magnifique...
Merci Wangmo de ce cadeau...
Je vais de ce pas rejoindre l'immensité....